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Actualités hippiques

Interview de Christophe-Patrice Lemaire (1/2)

11/04/2009

Sur la scène nationale et internationale depuis maintenant 10 ans, le jockey Christophe-Patrice Lemaire a accordé une interview exclusive à Turfoo.

Vous allez bientôt fêter les 10 ans de votre 1ère victoire en course sur No Devil le 13 Avril 1999 lorsque vous étiez gentleman-rider, dans quel état d'esprit étiez-vous à cette époque?

A cette époque, je parvenais déjà à réaliser mon rêve d'enfant. En plus, je gagne ma première victoire sur un hippodrome parisien, à Saint-Cloud, et j'en garde un excellent souvenir, c'était un jour vraiment magique. Mon premier Quinté+ a été formidable, ainsi que mon premier succès dans une course de Groupe.

Voici donc plus de 10 ans que vous montez en courses, quels sont les moments qui ont marqué votre vie professionnelle de jockey ?

Le premier moment important c'était ma victoire avec Vespone dans le Prix Jean Prat. Cela m'a permis d'accéder au niveau groupe I et ça représentait énormément pour moi. J'avais réussi une part de mes objectifs, monter au plus haut niveau possible. Même si au début je me disais que j'allais essayer d'en faire mon métier pour en vivre normalement, et j'étais déjà très content de ce que je faisais mais d'accéder au niveau Groupe I, je me suis rendu compte que j'avais réussi à franchir un palier et je me suis rendu compte que je pouvais faire une belle carrière en continuant. Et au fur à mesure, il y a de nombreux entraîneurs qui ont commencé à me faire confiance et ont fait appel à mes services. Au début c'était Maurice Zilber qui m'a fait confiance au niveau des courses classées Listed. A l'époque il avait beaucoup de chevaux pour le Prince Abdullah. De porter la casaque Abdullah m'a donné une certaine notoriété, et de là, Nicolas Clément m'a pris comme premier jockey. On a eu la chance de tomber sur Vespone avec qui j'ai gagné deux courses de Groupe I coup sur coup et à partir de ce moment là, j'ai été mis sur le devant de la scène.

Et personnellement comment avez-vous évolué ?

Etre sur une pente ascendante m'a apporté beaucoup de confiance. Avec la réussite que j'avais, j'ai eu au fil du temps, de plus en plus de meilleurs chevaux entre les jambes. Il fallait rester sérieux, sans trop réfléchir et prendre les choses comme elles viennent. Et comme j'étais sur cette pente ascendante, je me disais qu'il ne pouvait pas m'arriver grand chose, même si on n'est jamais à l'abri d'un coup dur ou d'une grosse erreur mais il faut essayer de garder le bon cap. Si je fais une erreur, j'ai peut-être plus de chance de pouvoir la rattraper qu'un jockey qui a une seule chance dans l'année. Mais je n'ai jamais ressenti de grosses pressions, juste du trac avant certaines courses importantes. Et au pire je pense qu'à cheval, cela ne s'est pas trop ressenti. Lorsque je devais prendre des initiatives, je n'ai jamais hésité à les prendre et cela a marché et par la suite, tout c'est enchainé. Avec Vespone par exemple, j'ai gagné deux courses de Groupe I de bout en bout. Dans le Grand Prix de Paris, je n'ai pas hésité, on était favori, je suis sorti des boîtes, j'ai ensuite fait parlé sa classe. Les gens qui observaient se sont rendu compte que j'avais des ressources mentales pour faire un jockey de haut niveau. Je me suis bien rendu compte qu'au départ il fallait un peu de chance et qu'ensuite il fallait saisir ses chances pour évoluer, et ne pas les laisser passer.

Depuis 3 ans vous montez pour Jean-Claude Rouget, comment cela se passe ?

Ca se passe très bien. On se parle très honnêtement. Quand quelque chose ne va pas on en parle que ce soit pour lui ou pour moi. Au niveau de la monte, Jean-Claude Rouget à l'esprit disons "classique", c'est à dire qu'il ne faut pas faire trop de fioritures. On travaille pour avoir des chevaux de haut niveau et on se doit de les amener au plus haut niveau. Ceci passe par une sélection et cette sélection se fait en montrant qu'on est fort et pas en voulant être tatillon sur des tactiques de courses. C'est bien car cela me laisse assez libre de prendre des initiatives, de monter les chevaux un peu comme je le sens, même si bien entendu c'est fait dans la concertation avec Jean-Claude Rouget. Au départ il y a, évidemment, ses instructions, disons plutôt des indications que des instructions, selon l'aptitude des chevaux, et on essaie de faire tout cela dans le bon sens.

Et avec Ioritz Mendizabal ?

Ca c'est aussi très bien passé. Dès le début on a discuté ensemble, on a mis les choses au clair, il ne m'en voulait pas du tout d'avoir pris sa place parce que si ça n'était pas moi ça aurait été un autre, c'était dans l'intention de Jean-Claude Rouget de faire évoluer cet aspect de son entreprise, il voulait un jockey plus spécialisé pour les courses parisiennes. Ioritz a eu une attitude très intelligente, il a bien compris ce qui se passait et il a été clairvoyant dans le sens où il savait que même en étant deuxième monte, il aurait beaucoup d'autres possibilités de s'illustrer. Que ce soit aux nombres de victoires mais aussi le fait de ne plus être premier jockey et d'être retenu pour Jean-Claude Rouget à Paris, lui ouvrait des portes pour d'autres entraîneurs. La preuve en est qu'il a gagné le Prix du Jockey-Club pour Eric Libaud. Pour lui, je pense que ca a été un mal pour un bien, mais il a été assez intelligent pour faire la part des choses et se rendre compte qu'il avait finalement une bonne place et qu'il serait encore capable de faire de bonnes choses dans l'avenir, même en étant plus premier jockey à Paris pour Jean-Claude Rouget.

Pourriez-vous citer quelques éléments qui devraient bien faire cette année et que pensez-vous de Grandcamp avec qui vous venez de remporter le Prix Noailles de bout en bout ?

Grandcamp est un peu la surprise de ce début d'année chez les 3 ans parce qu'il a eu un début de carrière qui nous faisait penser qu'il ne serait pas forcément classique.

Dans le Prix Noailles il a fait un tour de force en gagnant de bout en bout. C'est un cheval qui a un beau modèle, assez facile dans le parcours. Il aime les pistes légères comme ce fût le cas dans cette course et il a été courageux pour finir. Je pense qu'il va encore progresser et j'espère qu'il va confirmer cette belle victoire du Prix Noailles. Il sera dirigé dans le Prix du Jockey-Club. Les circonstances de course seront un peu différente, il y aura 200m de plus, le lot sera certainement plus fourni. Mais maintenant qu'il a son ticket pour le Jockey-Club, il faut foncer ! Cela me ferait très plaisir de gagner cette grande course.

Oiseau de Feu court dimanche le Prix Fontainebleau, il a très bien gagné à Deauville récemment, le cheval est très bien et il fait parti des bons espoirs sur 1600m.

War Power a bien gagné à Deauville pour sa rentrée. C'est un cheval que j'aime beaucoup, très puissant avec beaucoup de qualités. Il va courir le Prix La Force.

Chez les femelles, il y a Elusive Wave, la 2ème du Prix Marcel Boussac, elle fait sa rentrée dans le Prix Imprudence puis sera dirigée certainement vers la Poule d'Essai des pouliches. Elle a fait une année à 2 ans que je considère comme irréprochable. Victorieuse d'une course B pour sa rentrée, puis une Listed le Prix Chambure, et 2ème du Prix Marcel Boussac derrière une jument du Prince Abdullah. Je l'apprécie beaucoup.

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