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Interview de Christophe-Patrice Lemaire (2/2)

11/04/2009
image Interview de Christophe-Patrice Lemaire (2/2)

CP Lemaire - 2ème partie interview crack jockeyDeuxième partie de l'interview de Christophe Patrice Lemaire

Comment pensez-vous être perçu dans le peloton par vos collègues, et en dehors du peloton ?

Je pense être quelqu'un d'assez réglo. Je ne pense pas être craint personnellement (rires) mais je crois plutôt qu’ils craignent mes chevaux. Je monte régulièrement de belles chances qui ont du potentiel. Dans le peloton, mes collègues savent que, comme je suis un jockey à suivre, ça risque d'avancer dans la ligne droite. Si je dois être craint c'est plus de ce côté là.

Si vos amis Frédéric Spanu et Eric Legrix devaient vous décrire en quelques mots, que diraient t-ils de vous, à votre avis ?

Peut-être que je suis une personne posée, appliquée dans mon travail, et disons... respectueux des chevaux et du peloton. Même si personne n'est irréprochable, et que parfois il y a des vagues pendant la course, je suis le premier à m'excuser. Et je suis aussi tolérant quand c'est dans le sens inverse. Il faudrait peut-être leur demander...

 Avez-vous des nouvelles de Pride, Divine Proportions et leurs rejetons ?

Divine Proportions a été croisé avec Giant's Causeway et a produit un mâle, Eightfold Path. Il a maintenant 2 ans et est entraîné par Pascal Bary. Il devrait débuter si tout va bien au mois d'août.

Pride est aussi au haras. Elle a été saillie par Galileo et son premier foal est arrivé en début de saison.

Dans l'ensemble je sais très bien que j'ai été gâté de monter sur Vespone (photo en médaillon), puis Divine Proportions, puis Pride qui est venue sur le tard... des chevaux d'exception. C'était déjà très bien pour une carrière aussi courte. Il y eût aussi Literato qu'on peut considérer comme un très bon cheval. Je pense faire parti des très chanceux...Cela fait 5 ans que je suis dans le top 5 et je n'ai mis que finalement 5 ans pour monter de très grands chevaux. Cela aurait pu mettre bien plus de temps. Si je devais m'arrêter là j'aurais déjà pas mal de choses à raconter, de photos à regarder, et je pense que j'aurais un peu marqué les courses.

J'ai quelques belles victoires à l'étranger qui comptent : La Japan Cup Dirt, le Dubaï Shema Classic, les Champions Stakes et la Honk Kong Cup sur Pride, les King's Stand Stakes avec Chineur et un Groupe II avec Sabana Perdida à Ascot, mais aussi Les Queen's Elizabeth, Les Milles Guinées avec Natagora...

Comment voyez-vous, l'ouverture du marché à la concurrence pour les parieurs. Est-ce que cela peut changer des choses pour toi au niveau de ton quotidien à l'entrainement et en courses ?

Notre travail ne devrait pas changer énormément, mais nous, jockeys, devrons faire encore plus attention avec la méthode des bookmakers. Je m'explique : Comme les books permettent des enjeux sur les perdants comme je l'ai déjà vu, on devra faire preuve d'autant plus de vigilance. Mais notre métier reste le même.

Maintenant, concernant l'ouverture des paris, il faut espérer que cela n'influe pas sur un appauvrissement des courses au niveau du système des courses et des allocations par exemple, comme c'est le cas en Allemagne ou en Italie où désormais les courses sont de moins en moins nombreuses. Même l'Angleterre est désormais touchée, mis à part les grandes courses qui sont sponsorisées, les courses de série n'attirent plus par les allocations.

En 2005 en selle sur Divine proportions tu as remporté le Prix de Diane facilement. Tu as monté de nombreux chevaux de grandes valeurs et gagner des courses prestigieuses, cependant à ton palmarès pas de Prix du Jockey-Club et de Prix de l'Arc de Triomphe. Ce sont deux grandes courses qu'il manque à ton palmarès, crois-tu pouvoir les remporter cette année ?

Je suis très confiant pour gagner un jour ces courses là. Cette année je ne sais pas mais cela reste des objectifs dans une saison. Ce sont des courses qui me tiennent à cœur. Dès le début de saison, on se demande avec qui l'on pourrait réussir dans ces belles courses que sont le Diane, le Jockey-Club ou encore l'Arc. En général on en sait un peu plus après les Poules d'Essai étant donné que ceux qui arrivent là, ont déjà franchi quelques étapes importantes. On sait donc ceux qui tiendront la distance et à partir de là, le tableau commence à se dessiner.

Et pour l'Arc de Triomphe, les choses se décantent une fois les résultats connus dans les Prix de Diane et du Jockey-Club qui donnent de bonnes indications, mais aussi après l'été et les préparatoires que sont le Prix Foy et Prix Niel. Ils se passent tellement de choses entre temps qu'on ne peut prévoir les choses en début d'année.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour 2009 ?

De continuer à me faire plaisir en course, de gagner des grandes courses avec des bons chevaux et de faire le plus de gagnants possibles. Chaque année, il faut se remotiver. On n’a pas le droit d'être blasé, et puis de toute manière, on est jamais blasé quand on gagne, et encore moins quand c'est dans un Groupe I. Déjà une victoire c'est beau mais dans les courses de Groupe, c'est euphorisant, on en redemande à chaque fois !

Avez-vous un message personnel à passer ?

Je tiens à remercier le fidèle public des courses. Ce public a parfaitement compris que c'est un très beau spectacle, unique, qui peut apporter beaucoup de bonheur et de joie. Un spectacle très plaisant à regarder. J'espère qu'il sera encore plus nombreux dans les tribunes, et que cela dure longtemps.

Comment vous voyez-vous plus tard ?

J'aimerai monter le plus longtemps possible mais pas forcément aussi tard qu'un jockey que j'admire par sa carrière et sa renommée mondiale, Lester Piggott, un jockey connu de tous. C'est certainement un des plus grands jockeys de tous les temps. Mais je voudrais monter en course aussi longtemps que mes capacités physiques me le permettent sans aller jusque 60 ans (rires). C'est vrai que voyager c'est génial. Ne faire que cela comme lui, c'est très dur. Je préférerais aussi profiter de la vie. C'est un métier qui demande pas mal de concessions, de nombreux sacrifices. Alors voyager oui mais sans obligation, je voudrais prendre plus de temps, plus tard, pour faire les choses. J'adore les courses mais il n'y a pas que cela dans la vie. Profiter, plus tard, de ce que j'ai construit toute ma vie, et pourquoi pas voyager librement pour voir les courses en spectateur que ce soit le Festival de Cheltenham, la Melbourne Cup, les Bredeer's Cup, passer une semaine au Brésil, à Dubaï, me promener et voir ce que je n'ai pas pu voir pendant ma carrière. Quand on est jockey, on voyage beaucoup pour rester au top niveau. Je ne pense pas devenir entraîneur, par contre propriétaire c'est fort possible..

Merci à Christophe-Patrice Lemaire pour cette interview accordée à Turfoo.fr (Interview réalisée par Olivier Lamiot le 8 avril).

| Voir la première partie de l'interview de Christophe Patrice-Lemaire |