L'Europe des paris en ligne
07/11/2007La filière hippique française a suivi avec attention les discussions ouvertes hier à Bruxelles entre les ministres français Eric Woerth (Budget) et Jean-Pierre Jouyet (Affaires européennes) et le Commissaire européen en charge du marché intérieur, Charlie McCreevy.
France Galop et la Société du Cheval Français constatent avec intérêt que le Gouvernement français et la Commission européenne se sont accordés sur un calendrier de discussion, permettant d’approfondir la réflexion sur les modalités de l’ouverture des paris en ligne jusqu’en mars 2008.
A l’heure du grand procès des courses truquées au Royaume-Uni, où certains Etats (en Australie notamment) déclarent hors la loi des systèmes de paris aussi risqués que le « betting exchange », où le tennis est ébranlé par des affaires de matches truqués sur fond de paris en ligne, cette réflexion est en effet nécessaire. Les « sociétés mères » des courses françaises sont rassurées par la fermeté des engagements des ministres français à garantir notamment les principes du pari mutuel et du retour à la filière d’une partie des enjeux. La filière hippique restera toutefois vigilante sur l’évolution des discussions, le dossier ne se résumant pas à une question de « marché intérieur ».
Les sociétés de courses rappellent que l’inquiétude du monde hippique dépasse largement le cadre français : elle est réelle dans une très grande majorité des pays européens où il existe une filière hippique. Aujourd’hui, des professionnels anglais fuient une situation de plus en plus difficile et s’installent en France, des filières agricoles entières sont en décomposition en Allemagne et en Belgique.
La filière hippique française appelle donc de ses voeux une ouverture « par le haut », définissant un socle d’exigences élevées : mutualisation des paris, centralisation et contrôle des enjeux et des flux financiers, garanties de transparence et de protection des consommateurs, juste retour à la filière hippique. L’alignement sur le « moins disant » ne constituerait pas, en effet, une solution véritable : à titre d’exemple, la présence sur le territoire maltais de plusieurs dizaines de sites de jeux en ligne n’est pas le fruit du hasard, mais d’une réglementation qui en fait un paradis fiscal et législatif.