Grand Prix d’Amérique : Dubois, une histoire de famille en Or
21/01/2014Derniers vainqueurs du Grand Prix d'Amérique avec Royal Dream, la Famille Dubois sera une fois encore sur la cendrée de Vincennes fin janvier.
La famille Dubois règne sur un empire cheval unique au monde. En un demi-siècle, Jean-Pierre (en photo), 73 ans, César tout-puissant au proï¬l de médaille, a bâti une entreprise tentaculaire et une légende que ses enfants (Véronique, Jean-Philippe et Jean-Etienne) continuent de faire prospérer mais aussi et déjà ! ses petits-enfants, Julien et Louis…
C’est l’histoire d’un jeune Breton, parti de rien, qui mène sa vie au grand galop. A 4 ans et demi, Jean-Pierre Dubois attèle ses premiers chevaux en Bretagne, du côté de Dinan où son père était marchand de cochons. En 1954, à 14 ans, il gagne sa première course et décroche le titre de meilleur apprenti de France. A peine sorti de l’adolescence, il décide de s’installer à son compte et part s’enraciner en Normandie. Il y entraîne des trotteurs (principalement), mais aussi des chevaux de plat et d’obstacles. Plus tard, ses descendants perpétueront ce bel éclectisme, ne dédaignant aucune discipline, à l’image de sa ï¬lle Véronique, première femme à s’imposer dans les années 70 au trot et en plat, ou du ï¬ ston, Jean-Philippe, qui a raflé les lauriers dans les trois spécialités à 16 ans !
De son père ayant vécu quelques années en Argentine, Jean-Pierre hérite aussi du goût des voyages, de la découverte et de l’aventure. Il a trainé son sulky dans tous les pays de courses du monde. Il y a acheté des fermes, élevé, entraîné, drivé, développant un savoir encyclopédique et un réseau de globe-trotter.
La valeur étalon d’un Dubois de quelque génération qu’il soit reste cependant le travail. Un labeur sans cesse remis sur le métier car un Dubois n’est jamais là où l’on attend. Quand il n’est pas sur la cendrée de Vincennes, où son appétit de victoires n’est jamais rassasié, c’est qu’il se cache dans son haras à imaginer et élever les chevaux qui deviendront les champions de demain, ou aux quatre coins de la planète à conclure des affaires et hisser la ï¬rme encore un peu plus haut.
Pour asseoir leur hégémonie, les Dubois disposent d’un incomparable trésor de guerre: la génétique. Depuis vingt ans, ils disposent des meilleurs étalons de trot, dont ils vendent des saillies et des paillettes dans le monde entier. Ils sont les premiers à (bien) les utiliser, élevant année après année des cracks. Aujourd’hui, Jean-Philippe a repris le flambeau du patriarche. Il caracole au premier rang des propriétaires et des éleveurs de France. Jean-Etienne occupe lui aussi le top 10, tout comme leur neveu, Louis.
Le Grand Prix d’Amérique 2014 sera ainsi, une fois de plus, marqué du sceau des Dubois. Jean-Philippe y présente le tenant du titre, Royal Dream. Jean-Etienne, lui, alignera The Best Madrik, déjà placé à deux reprises dans cette épreuve qu’il a gagnée en 1995 avec Coktail Jet.
La saga Dubois, dont on fait les héros, ne fait que commencer.