Prix d'Amérique : le carré d'as !
29/01/2011La tension monte à quelques heures du Prix d'Amérique 2011 ! Turfoo vous propose le portrait de quatre champions aux trajectoires diverses mais qui n'ont qu'une obsession, un rêve en commun : l'Amérique !
Ready Cash, le crack à l'état pur
Ready Cash est un crack. Un vrai. A seulement 6 ans, son palmarès est très impressionnant : trois épreuves de Groupe I (Critérium des Jeunes, Prix Albert Viel et Critérium des 3 Ans) glanées dès son plus jeune âge, et de multiples semi-classiques remportés. Au total, son compte en banque est créditeur de près de 1.400.000 euros ! Et cela malgré quelques rendez-vous ratés. En effet, s'il possède d'inombrables qualités, le fils d'Indy de Vive possède un défaut dans sa cuirasse : il est parfois caractériel.
En 2010, il s'est montré fautif pour sa première participation au Prix d'Amérique, laissant ensuite de gros regrets en venant finir très fort en retrait. Idem dans le Critérium des 5 Ans... A tel point que son mentor de toujours, Philippe Allaire, décidait de le placer sous un autre entraînement. Un acte courageux, pour le bien de son champion. Thierry Duvaldestin accepte de prendre « Ready » sous son aile. Une nouvelle aventure peut alors commencer...
Pour sa troisième sortie sous les ordres de son nouvel entraîneur, Ready Cash gagnait très plaisamment le Prix Marcel Laurent (1'12''3 – 2100 mètres GP) le 11 novembre dernier. Il devançait au passage Roc Meslois et Récia du Closet. Il faisait ensuite grosse impression dans le Prix de Bretagne en prenant nettement le meilleur mais perdait un fer aux abords du poteau et se mettait malencontreusement au galop. Après avoir rassuré en gagnant le Prix Doynel de Saint-Quentin le 4 décembre, il démarrait 2011 en survolant le Prix de Bourgogne (1'11''4 – 2100 mètres GP), troisième préparatoire au Prix d'Amérique. Pierre Vercruysse assurait ainsi de façon impeccable l'intérim, suite à la blessure au poignet de Franck Nivard.
Le Prix Ténor de Baune n'était pas un objectif pour Ready Cash. Il s'y est malgré tout bien comporté, se classant deuxième de Lana del Rio avant d'être disqualifié après enquête. Rien d'inquiétant. Ce dimanche, il retrouvera son fidèle partenaire Franck Nivard, bien remis de sa blessure qui l'a éloigné des pistes trois semaines. S'il s'élance en pleine possession de ses moyens (les faux-départs sont parfois nombreux dans cette grande course), alors Ready Cash va pouvoir faire étalage de sa classe.
Maharajah, un Suédois aux dents longues
Veni, vidi, vici... Voilà ce qu'inspire la superbe victoire de Maharajah dans le Prix de Belgique, dernière épreuve préparatoire au Prix d'Amérique 2011. Seule Nuit Torride, irréprochable tout au long des 4 « B », a pu le suivre et lui offrir une belle réplique dans la phase finale. Les autres étaient loin... Le « Viking » posait ainsi ses jalons en vue du dernier dimanche de janvier, rejoignant Ready Cash pour le statut de favori.
Véritable terreur des pistes en Scandinavie, Maharajah avait notamment impressionné à 4 ans en Finlande en écrasant le Grand Prix de l'U.E.T. (Groupe I), laissant son dauphin le Français Roc Meslois dans le lointain. On se doutait alors que l'on avait affaire à un grand champion. Seul hic, les héros des petites pistes plates ne s'exportent pas toujours bien. Maharajah serait-il capable de briller un jour sur le Plateau de Gravelle et sa fameuse montée ?
Attendu lors du meeting d'hiver 2009-2010, Maharajah restait sur plutôt sur ses terres, Stefan Hultman jugeant trop compliqué de courir le Prix d'Amérique à 5 ans. Sage décision. Il faudra donc attendre un an de plus... Maharajah se montrait impeccable lors de la saison 2010 en Scandinavie, dans des courses pour la plupart largement à sa portée. Le Prix de Belgique disputé le 16 janvier dernier sonnait donc les grands débuts de Mahajarah à Vincennes. Et pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître !
Dans le Prix d'Amérique, le Viking aura pour lui sa grande dureté à l'effort. Mais la lutte sera bien plus acharnée que dans le « Belgique » pour prendre une bonne place en début de course. Maharajah est-il capable dans ces conditions de faire le forcing pour venir en tête, de répondre aux attaques puis de repartir dans la phase finale, ce que seul « Il Capitano » Varenne a réussi en ce début de siècle ? Ou peut-il s'adapter à une tactique plus attentiste ? Maharajah pourrait bien lever tous ces doutes dimanche.
Oyonnax, le tenant du titre
L'édition 2010 du Prix d'Amérique est restée dans les mémoires de tous les amateurs de courses hippiques. En effet, Oyonnax finissait le plus vite et créait une énorme surprise à la cote de 172/1. Du jamais vu ! Son dauphin Quaker Jet était également très abandonné (108/1). Si cette victoire fut décriée par certains, Oyonnax a apporté une belle réponse sur la piste.
En effet, depuis, il a enchaîné les belles sorties au plus haut niveau. Jugez-en plutôt : quatrième du Prix de Paris (GI), deuxième du Critérium de Vitesse de Basse Normandie (GII) à Argentan, vainqueur du Prix des Ducs de Normandie (GII) face à Quaker Jet (encore !) à Caen, cinquième du Prix René Ballière (GI), troisième du Prix de Bretagne (GII), troisième du Prix de Bourgogne (GII) et enfin quatrième du Prix de Cornulier sous la selle (GI). Oyonnax méritait sa victoire dans le Prix d'Amérique, et va se présenter dans cette édition 2011 avec de légitimes espoirs de doublé. Maniable, capable de suivre tous les trains, il lui faudra prendre le meilleur dos possible (Ready Cash ?) et faire parler sa pointe acérée dans les 200 derniers mètres. Son entourage peut se prendre à rêver...
Quaker Jet, la soif de revanche
Complétant un jumelé venu d'ailleurs avec Oyonnax dans l'édition 2010 du Prix d'Amérique (voir ci-dessus), Quaker Jet était passé tout près de la consécration. Son driver Pierre Vercruysse y avait cru, et son visage trahissait son immense déception au passage du poteau. Placé parmi les bons chevaux de sa génération en début de carrière tout en étant barré par les Quaro, Qualita Bourbon et autres Qualmio de Vandel, il s'est véritablement révélé à 5 ans en enchaînant les sorties de choix dans les semi-classiques puis en se classant deuxième de Première Steed dans le Prix René Ballière (GI) face aux « vieux ».
Tentant de gagner son billet qualificatif pour l'Amérique dans le Prix Ténor de Baune l'hiver dernier, il voyait ses espoirs s'évanouir en devant se contenter de la quatrième place. Mais une bonne nouvelle arrivait quelques jours plus tard. Repêché aux gains, Quaker Jet allait pouvoir prendre part à l'épreuve reine. Juste pour faire « plaisir » à son entourage pensait-on, et pourtant... Longtemps attentiste, Quaker Jet tirait le premier et semblait filer vers la gloire. C'est alors que vint l'ajuster Oyonnax, tout aussi surprenant à ce niveau. Une deuxième place magnifique certes, mais empreinte de déception après être passé si près du but.
En homme intelligent, Jean-Etienne Dubois a bien préservé Quaker Jet au cours de la saison 2010, ne courant qu'à bon escient. Il trouvait notamment une nouvelle fois sur sa route Oyonnax dans le Prix des Ducs de Normandie (GII), juste après avoir gagné le Prix de l'Atlantique (GI) sur tapis vert à Enghien après la disqualification de Perlando. Plaisant cinquième du Prix de Bourgogne puis quatrième du Prix de Belgique sans forcer son talent, le fils de Love You sera cette fois déferré des 4 pieds, ce qui l'améliore considérablement. Il faudra le suivre de très près ce dimanche.
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