Relko, la poule d’Essai comme tremplin au Derby d’Epsom
08/05/2013
La poule d'Essai des poulains (comme celle des pouliches d'ailleurs) est souvent révélatrice de futurs champions. Parmi eux, Relko a réussi une carrière de toute beauté tant en France qu'Outre-Manche, remportant plusieurs groupes I renommés, dont le fameux Derby d'Epsom.
Relko est né en 1960. Il avait tout pour réussir dès sa naissance compte-tenu de parents exceptionnels. Son père, Tanerko, avait ainsi gagné le grand prix de Saint-Cloud, et était surtout lui-même le fils de Tantième, double vainqueur du prix de l'Arc de Triomphe. Sa mère, Relance, allait se révéler une mère prodigue dans les courses avec trois grands champions : Match II (vainqueur de groupes I en France, Angleterre et même Etats-Unis, accrochant notamment le célèbre King George VI & Queen Elizabeth Stakes), Relko donc, mais aussi Reliance (vainqueur du prix du Jockey Club, entre autres).
Issu de l'élevage de François Dupré, entraîné à Chantilly par François Mathet, Relko allait se révéler rapidement un remarquable compétiteur. Son jockey est le tout jeune Yves Saint-Martin, âgé de 21 ans au moment des plus belles victoires de Relko, en 1963.
Mais c'est dès 1962, à l'âge de 2 ans, que Relko s'est révélé. Il dispute cinq courses cette année-là, et en gagne deux, terminant deux fois deuxième et une fois quatrième par ailleurs. Des résultats encourageants pour le jeune poulain qui lui valent de prendre le départ d'un groupe III dès l'entame de la saison 1963, le prix de Guiche, disputé à Chantilly sur 1800 mètres. Relko le remporte, et prend alors le départ de son premier groupe I, la poule d'Essai des Poulains, à Longchamp.
Triomphe, et rumeurs, à Epsom
Cette nouvelle victoire, et la forme qu'il affiche, encouragent son entourage à l'aligner dans la plus célèbre course britannique, le Derby d'Epsom. Ils sont 26 prétendants au départ, et Relko est désigné favori à la cote de 5/1. La course est menée de main de maître par Yves Saint-Martin, que le monde hippique est en train de découvrir avec ravissement. Jamais loin des premiers, Relko s'envole littéralement sur le final pour finalement terminer avec 6 longueurs d'avance sur ses deux poursuivants immédiats. Un véritable triomphe ! Un triomphe tel d'ailleurs que les rumeurs vont bon train, à tel point qu'il faudra attendre plusieurs mois, et l'automne, pour sa validation : non, Relko n'était pas dopé, différents tests le démontrent !
Mais la réputation est faite. Et lorsque, pour le Derby d'Irlande où il est grandissime favori pratiquement à égalité, Relko est déclaré non partant juste avant le départ, nombreux sont ceux qui colportent la rumeur de la crainte du contrôle antidopage. Officiellement boiteux, Relko ne revient sur les pistes à Longchamp, où il inflige une terrible défaite, dans le prix Royal Oak, à Sanctus, qui avait pourtant gagné le prix du Jockey Club puis le Grand prix de Paris cette saison-là. en revanche, déception dans le prix de l'Arc de Triomphe, où Relko, très agité, ne peut faire mieux que sixième.
En 1964, Relko a 4 ans et poursuit sa carrière de course. Il court à trois reprises, et sera gagnant trois fois, dans des courses réputées : le prix Ganay à Longchamp, la Coronation Cup à Epsom et enfin le Grand prix de Saint-Cloud. Au total, il a disputé treize courses pour en gagner neuf : un palmarès magnifique !
Relko a été classifié par les observateurs anglais "15e meilleur cheval français du XXe siècle" et "deuxième meilleur gagnant de derby des années 1960".
Retiré au haras en Angleterre, Relko a été utilisé à de multiples reprises en tant qu'étalon. Parmi sa progéniture, on note huit vainqueurs de courses de groupes et sept placés de ces mêmes courses. Relko est mort en 1982, à l'âge de 22 ans. Je n'ai trouvé en hommage qu'un seul prix Relko, disputé le 14 juillet à Longchamp, une modeste course A. Il aurait mérité bien mieux...
Nos photos de Relko avec son jockey Yves Saint-Martin sont issues du site http://www.sporthorse-data.com.