Le cas du cheval racheté par son propriétaire dans un réclamer
23/03/2013
Vous regardez une course à réclamer, ou par définition tous les chevaux sont à vendre. Et voilà que vous apprenez ensuite que l'un des compétiteurs (souvent le vainqueur de la course) a été racheté... Mais par son propriétaire au départ de la course. Une situation étrange ? Pas tant que ça, je vous en explique les contours, et en quoi cette information devient une indication pour les courses à suivre.
Ce cas particulier m'a été posé par l'un d'entre vous par mail. Je lui ai répondu, mais tout en pensant qu'il peut intéresser d'autres lecteurs, alors allons-y.
Nous sommes dans le cas d'une course à réclamer. Par définition, tous les chevaux y sont à vendre. Il s'agit donc le plus souvent de chevaux qui ont déçu, ou qui sont en fin de carrière. En tout cas dont le potentiel ne permet pas à l'entraîneur de les engager dans des courses plus huppées. Surprise, la course se déroule d'une manière telle que l'un des concurrents se détache nettement des autres. De fait, à la fin de la course, plusieurs propositions d'achat arrivent sur le cheval. Ces offres sont cachetées, il ne s'agit pas d'une vente aux enchères. Simplement, l'offre la plus élevée est finalement retenue. Or, dans notre cas du cheval qui gagne facilement, il n'est pas rare que son propre propriétaire fasse une offre supérieure au prix de base prévu dans le réclamer (il l'a fait lui-même, ou alors l'entraîneur la délivre en son nom).
Pourquoi alors, me direz-vous (et c'était d'ailleurs le sens de la question qui m'a été posée par mail), avoir mis un cheval en vente si c'était pour le racheter soi-même ? D'autant que le règlement prévoit que le propriétaire vendeur ne peut percevoir que la somme prévue initialement par le réclamer, l'excédent allant à un fonds de courses de la société organisant l'épreuve (c'est d'ailleurs une des ressources non négligeable des sociétés de courses gérant les hippodromes). Pour prendre un exemple précis (je veux être sûr d'être bien compris), un cheval est mis à réclamer pour 10 000 €. Son propriétaire veut le garder, il le rachète 15 000 €, soit une somme suffisamment importante au-dessus du réclamer pour être sûr de ne pas le perdre. Au passage, le propriétaire en question perd 5 000 € dans l'opération.
Nous sommes donc dans le cas d'un propriétaire qui a mis en vente un cheval, qui finalement fait tout pour le garder, y compris en perdant de l'argent au passage... Je suppose que, comme moi, vous comprenez ce qui doit arriver ensuite : ce "bourrin" qui n'avançait plus est devenu, l'espace d'une course, un réel espoir de gains dans des courses d'un niveau supérieur au réclamer.
Il est vrai que certains chevaux sont difficiles à cerner, y compris par leur entraîneur. La généalogie est sensée fournir de précieux renseignements quant aux distances préférées, à l'état du terrain qui convient le mieux, etc, etc. Mais il existe des exceptions. Un exemple précis là encore : le comportement d'un cheval devenu hongre est sensé évoluer. Au bout de trois ou quatre courses, pas de résultats, le cheval est mis à réclamer... Et voilà que les effets espérés au moment de l'opération se révèlent seulement.
Pour le parieur, avoir l'information qu'un cheval mis à réclamer a été racheté par son propre propriétaire est une indication importante pour les courses à suivre. Car même s'il évolue à un niveau supérieur ensuite, c'est bien dans l'espoir qu'il rembourse l'investissement qu'il a été racheté. Il y a donc matière à l'inclure dans vos jeux, quelle que soit sa cote de départ...
Notre photo montre le rond de présentation (c'est là que les chevaux sont montrés aux acheteurs éventuels après leur course) de l'hippodrome de Lyon Parilly et est issue du site de l'hippodrome : http://www.leshippodromesdelyon.fr.