Balou Boy faisait toutes ses courses

Balou Boy mérite de figurer parmi nos chevaux de légende car il illustre parfaitement une expression d'une autre de nos rubriques, le jargon hippique. S'il est un trotteur dont on peut écrire qu'il faisait toutes ses courses, c'est bien lui !

Vainqueur du critérium des 5 ans, du prix René Ballière, du prix de France, du prix d'été, double vainqueur du prix du Bourbonnais... Le palmarès de Balou Boy est élogieux. Mais c'est surtout son attitude sur les pistes qui reste dans la mémoire des turfistes : voilà bien un cheval qui a toujours donné son maximum, à chaque course.

Balou Boy est né en 1989. Ce mâle bai brun foncé présente un papier fabuleux pour les amateurs de généalogie : on retrouve trace de Kerjacques et de Calumet Delco parmi ses ancêtres côté père, tandis que côté mère on note un "inbreeding" (consanguinité choisie pour l'élevage) sur Carioca II. Si vous n'êtes pas spécialiste de l'élevage, notez simplement qu'il était né avec des prédispositions.  Il présente également la particularité d'être l'un des premiers produits de l'élevage d'Yves Dreux, également son entraîneur et son driver en courses.

Un spécialiste du prix du Bourbonnais

Je ne lui ai pas trouvé de résultats probants avant l'âge de 5 ans. En 1994 donc, il termine 3e du prix des Ducs de Normandie à Caen, avant de se révéler pleinement au grand public en faisant sien le prix d'été (devant l'extrême favorite Vourasie) puis le critérium des 5 ans. En 1995, il est 3e du prix de l'Europe (à Enghien) et 2e, déjà, du prix du Bourbonnais. A 7 ans, en 1996, il remporte deux courses majeures, le prix René Ballière puis le prix du Bourbonnais. Il multiplie également les accessits montrant cette attitude dont je vous parlais en début d'article, de soldat de tous les combats. En 1997, il débute en obtenant son meilleur classement dans le prix d'Amérique, 5e. Et à l'automne il remporte à nouveau le prix du Bourbonnais. L'année suivante enfin, il clôt son palmarès de cheval tardif par une victoire, à l'âge de 9 ans, dans le prix de France.

Cette carrière de course est élogieuse. Pour autant, on n'a pas fini de parler de Balou Boy : place à l'étalon. je lui ai trouvé 254 produits recensés sur internet. Les faits qu'il ait un excellent papier d'élevage et qu'il ait confirmé sur les pistes ont donc servi sa deuxième carrière, celle du haras. Les plus jeunes sont nés en 2009, et peuvent donc encore éclater : le bilan de l'étalon n'est donc pas définitif. Mais d'ores et déjà, on note, sinon des cracks, du moins d'excellents trotteurs dans sa descendance, comme Nazla Valière, Pulsa des Ternes ou Quattro Fouteau.254 produits... C'est tout de même la belle vie étalon, vous ne trouvez pas ?