Du chapeau dans les tribunes jusqu’aux magnifiques pouliches sur la piste de l’hippodrome de Chantilly, voici quelques éléments pour mieux connaître le prix de Diane. Depuis 1843, le prix de Diane met aux prises les meilleures pouliches de 3 ans (en fait, il y eut une course parfois comptabilisée dans le palmarès en 1841, mais l’inauguration officielle eut lieu en 1843). Aujourd’hui, cette course est à la fois prestigieuse pour ses participants (les pouliches, mais aussi leurs propriétaires, entraîneurs, jockeys…) que dans ses tribunes, en vertu d’une tradition bien ancrée du port du chapeau pour ces dames. Chapeaux, et toilettes de circonstance bien sûr. Le prix de Diane est l’un des rendez-vous de l’élégance les plus prisés en France. Au fait, en savez-vous l’origine ? Au XIXe siècle, et même assez loin dans le XXe siècle, porter un chapeau pour se rendre aux courses était monnaie courante. Il n’y avait là rien d’exceptionnel, et pas une course ne ressortait des autres sur ce seul critère. En revanche, cette coutume s’est estompée avec le temps, avec un coup d’arrêt final après mai 68 : les codes vestimentaires ont changé, tout simplement. Or, seule une course est restée comme une parenthèse dans le temps dans cette évolution de la société, sans que cela choque pour autant, au contraire avec une consonance joyeuse plutôt que hautaine. Le prix de Diane donc. Cette vocation est due en grande partie aux partenaires du luxe qui se sont succédé pour sponsoriser la course : Revlon, Hermès, aujourd’hui Longines, lesquels ont incité le public à respecter cette tradition à travers différents animations ou concours le jour J sur l’hippodrome.

Quand les lads font grève

Mais venons-en à la course du point de vue hippique. Au départ, il s’agissait de créer en France le pendant de l’anglaise Oaks Stakes, existant elle depuis 1779. Avec 300 mètres de moins que sa cousine anglaise (2100 mètres contre 2400 mètres), le prix de Diane tenait son originalité. Longtemps réservée aux pouliches françaises, elle s’est ouverte aux étrangères au lendemain de la seconde guerre mondiale. Mais si quelques Anglaises sont venues inscrire leur nom palmarès, celui-ci reste très majoritairement français. D’ailleurs, dans toute l’histoire, seules deux pouliches réussirent à remporter à la fois les Oaks Stakes anglais et le prix de Diane français, et ce sont deux Françaises : Fille de l’Air en 1864 et Pawneese en 1976. Au chapitre des curiosités, on note deux victoires par tirages au sort (en 1874 et 1875, il y avait deux « dead heat », ex aequo si vous préférez, la photo finish a fait des progrès depuis…). Un siècle plus tard, en 1975, la course n’a pu se dérouler en raison d’une grève des lads, rarissime jusqu’à ce point, c’est même le seul cas d’une annulation de course pour une autre raison que la guerre (pas d’épreuves non plus en 1871, de 1915 à 1918, et en 1940).

Cinq futurs vainqueurs de l’Arc de triomphe

Mais on observe surtout de très nombreuses juments avec un immense talent. Cinq d’entre elles ont remporté le prix de l’Arc de Triomphe après le prix de Diane, quatre dans la même année (Pearl Cap en 1931, Nikellora en 1945, La Sorellina en 1953, et Zarkava en 2008) et la cinquième un an plus tard (Allez France a gagné le prix de Diane en 1973 et le prix de l’Arc de Triomphe en 1974). Parmi les recordmans de l’épreuve, on compte plusieurs ex aequo qui s’échelonnent au cours des siècles, mais deux d’entre eux sont en activité et peuvent espérer détenir tout seuls un record. Celui des propriétaires est codétenu par Aga Khan (6 victoires), et celui des jockeys est codétenu par Gérald Mossé (5 victoires). Vous l’avez compris, deux semaines après le prix du Jockey Club, le prix de Diane est « l’autre » événement de l’hippodrome de Chantilly. Cet article vous a plu ? D’autres articles sont disponibles sur le blog www.zegagnant.com."/>
100€ OFFERTS SUR ZETURF >> J'EN PROFITE !! (Code TURFOOVIP)
Actualités hippiques

Le prix de Diane, la tradition qui a survécu à mai 68

14/06/2012
image Le prix de Diane, la tradition qui a survécu à mai 68

 

Du chapeau dans les tribunes jusqu’aux magnifiques pouliches sur la piste de l’hippodrome de Chantilly, voici quelques éléments pour mieux connaître le prix de Diane.

Depuis 1843, le prix de Diane met aux prises les meilleures pouliches de 3 ans (en fait, il y eut une course parfois comptabilisée dans le palmarès en 1841, mais l’inauguration officielle eut lieu en 1843). Aujourd’hui, cette course est à la fois prestigieuse pour ses participants (les pouliches, mais aussi leurs propriétaires, entraîneurs, jockeys…) que dans ses tribunes, en vertu d’une tradition bien ancrée du port du chapeau pour ces dames. Chapeaux, et toilettes de circonstance bien sûr. Le prix de Diane est l’un des rendez-vous de l’élégance les plus prisés en France.

Au fait, en savez-vous l’origine ? Au XIXe siècle, et même assez loin dans le XXe siècle, porter un chapeau pour se rendre aux courses était monnaie courante. Il n’y avait là rien d’exceptionnel, et pas une course ne ressortait des autres sur ce seul critère. En revanche, cette coutume s’est estompée avec le temps, avec un coup d’arrêt final après mai 68 : les codes vestimentaires ont changé, tout simplement. Or, seule une course est restée comme une parenthèse dans le temps dans cette évolution de la société, sans que cela choque pour autant, au contraire avec une consonance joyeuse plutôt que hautaine. Le prix de Diane donc. Cette vocation est due en grande partie aux partenaires du luxe qui se sont succédé pour sponsoriser la course : Revlon, Hermès, aujourd’hui Longines, lesquels ont incité le public à respecter cette tradition à travers différents animations ou concours le jour J sur l’hippodrome.

Quand les lads font grève

Mais venons-en à la course du point de vue hippique. Au départ, il s’agissait de créer en France le pendant de l’anglaise Oaks Stakes, existant elle depuis 1779. Avec 300 mètres de moins que sa cousine anglaise (2100 mètres contre 2400 mètres), le prix de Diane tenait son originalité. Longtemps réservée aux pouliches françaises, elle s’est ouverte aux étrangères au lendemain de la seconde guerre mondiale. Mais si quelques Anglaises sont venues inscrire leur nom palmarès, celui-ci reste très majoritairement français. D’ailleurs, dans toute l’histoire, seules deux pouliches réussirent à remporter à la fois les Oaks Stakes anglais et le prix de Diane français, et ce sont deux Françaises : Fille de l’Air en 1864 et Pawneese en 1976.

Au chapitre des curiosités, on note deux victoires par tirages au sort (en 1874 et 1875, il y avait deux « dead heat », ex aequo si vous préférez, la photo finish a fait des progrès depuis…). Un siècle plus tard, en 1975, la course n’a pu se dérouler en raison d’une grève des lads, rarissime jusqu’à ce point, c’est même le seul cas d’une annulation de course pour une autre raison que la guerre (pas d’épreuves non plus en 1871, de 1915 à 1918, et en 1940).

Cinq futurs vainqueurs de l’Arc de triomphe

Mais on observe surtout de très nombreuses juments avec un immense talent. Cinq d’entre elles ont remporté le prix de l’Arc de Triomphe après le prix de Diane, quatre dans la même année (Pearl Cap en 1931, Nikellora en 1945, La Sorellina en 1953, et Zarkava en 2008) et la cinquième un an plus tard (Allez France a gagné le prix de Diane en 1973 et le prix de l’Arc de Triomphe en 1974).

Parmi les recordmans de l’épreuve, on compte plusieurs ex aequo qui s’échelonnent au cours des siècles, mais deux d’entre eux sont en activité et peuvent espérer détenir tout seuls un record. Celui des propriétaires est codétenu par Aga Khan (6 victoires), et celui des jockeys est codétenu par Gérald Mossé (5 victoires).

Vous l’avez compris, deux semaines après le prix du Jockey Club, le prix de Diane est « l’autre » événement de l’hippodrome de Chantilly.