Le sept sur sept de Zarkava

Tout le monde a en mémoire les exploits encore récents de Zarkava. Aujourd’hui, elle pouline, et chacun de ses petits est observé et choyé comme un obligatoire futur champion.

Zarkava a couru sept courses, pour autant de victoires. 7, un chiffre mythique ; invaincue, une qualité de reine. Elle est née le 31 mars 2005 en Irlande (élevée et propriété de l’Aga Khan), avec une généalogie des plus favorables : quand on remonte du côté paternel, on retrouve Secretariat, Mr Prospector ou encore Northern Dancer ; et du côté maternel Nijinsky, Blushing Groom ou Mill Reef. Comment une telle pouliche pouvait-elle décevoir ? Elle est entraînée en France par Alain de Royer-Dupré, et n’a connu qu’un jockey, Christophe Soumillon.

Zarkava débute sa carrière de course le 9 septembre 2007, à 2 ans donc. Il s’agit d’une course F a priori modeste, sur 1600 mètres à Longchamp, le prix de la Cascade. Elle gagne avec deux longueurs d’avance, mais surtout avec un mauvais parcours, nez au vent à l’extérieur avant de pouvoir prendre l’ascendant sur ses concurrentes. Un mois plus tard, le 7 octobre 2007, elle court directement dans un groupe I, le prix Marcel Boussac, autrement appelé critérium des pouliches, toujours sur 1600 mètres à Longchamp. Elle remporte cette course avec deux longueurs et demie d’avance, avance concrétisée dans les dernières foulées, son jockey ayant attendu le plus possible avant de la lancer. Ce sont ses deux seules courses de 2007, qui lui valent déjà un rating de 119, meilleur que celui obtenu par celle qui sera élue meilleure pouliche de 2 ans d’Europe (Natagora), titre qui lui échappe de peu donc.

L’année 2008 sera celle des concrétisations. Zarkava a donc 3 ans, elle est en pleine possession de ses moyens. On commence avec le prix de la Grotte, groupe III couru toujours à Longchamp, et toujours sur 1600 mètres. Même scénario que pour la course précédente : Christophe Soumillon attend la mi-ligne droite, puis la lance, et l’accélération fulgurante de Zarkava fait le reste, encore deux longueurs et demie d’avance à l’arrivée. Puis vient la poule d’Essai des pouliches (Groupe I), avec à l’arrivée, toujours dans le même style, deux longueurs d’avance sur la deuxième, une certaine Goldikova… En juin, Zarkava change pour la première fois d’hippodrome et de distance pour sur les 2100 mètres du prix de Diane (groupe I bien sûr) à Chantilly. Là encore, l’histoire se répète, et l’accélération tonitruante des derniers 150 mètres, loin d’habituer, suscitent une admiration renouvelée. Le 14 septembre, à Longchamp, c’est le premier essai sur la distance « classique » de 2400 mètres, dans le prix Vermeille, groupe I réservé aux pouliches de 3 ans. La victoire de Zarkava ce jour-là prend d’autant plus de relief qu’elle est restée « scotchée » au départ, qu’elle a dû d’abord recoller au peloton, avant de le passer en revue, comme d’hab’, dans les derniers mètres pour infliger les sempiternelles deux longueurs au deuxième.

Vient alors la course qui doit être l’apothéose, le prix de l’Arc de Triomphe 2008. Pour la première fois, Zarkava va courir contre d’autres concurrents que les juments de son âge. Elle est même la seule jument au départ, face à une horde de mâles de 3 à 5 ans, aux dents longues et endurcis. Bon, je ne vais faire durer un faux suspense puisque vous connaissez déjà le résultat : Zarkava a gagné. Devinez comment ? En prenant le meilleur à 150 mètres du but, et en infligeant 2 longueurs au deuxième. Avec elle, c’est le tarif !

Que des étalons de premier ordre

Sa carrière de course s’arrête là. Invaincue en sept courses, dont cinq groupes I et un groupe III, avec un total de gains s’élevant à 3 364 620 €. Adulée, avec des clubs de supporters, une page Facebook qui lui est consacrée, et des souvenirs plein les yeux pour tous ceux qui l’ont suivie. Des souvenirs du genre « Zut, où est Zarkava, je ne la vois pas ? », « Attends les 200 derniers mètres, tu vas la voir… ». Ou plus sérieusement, quelles formidables foulées de cette superbe athlète.

Si son entourage a préféré l’arrêter tôt pour s’assurer de préserver son invincibilité, il n’a pas pour autant sacrifier la suite de sa carrière. Cette suite, c’est au haras qu’elle se déroule. Le 6 février 2010 en Irlande est née une pouliche, fille de Dalakhani et Zarkava. Le 11 février 2011, c’est le fils de Sea The Stars qui est venu au monde, dont il a été dit qu’il était un « poulain fort, qui ressemble à son père ». En février 2012, un nouveau mâle nait, cette fois fils de Galileo. Le prochain heureux papa devrait être Dubawi. La fille de Dalakhani et Zarkava pourrait donc débuter cette année, puisqu’elle entame son année de 2 ans. Pour que la belle histoire continue…

Notre photo montre la victoire de Zarkava dans le prix de la Grotte 2008 (source, une vidéo que je vous recommande : http://www.youtube.com/watch?v=tWGQTOWhe3g).

En savoir plus : http://www.youtube.com/watch?v=6fz0JyuaxmA (la vidéo du prix de l’Arc de Triomphe 2008, à revoir absolument !) ; http://fr-fr.facebook.com/pages/Zarkava/30799363097 (la page Facebook consacrée à Zarkava, vous y trouverez des photos de courses… et de ses petits !).