Le Grand National du Trot fait découvrir la France du trot

Le Grand National du Trot (GNT), c’est le Tour de France version trot. Ou plutôt, j’aurais envie d’écrire, le Tour de Gaule tel qu’il avait été imaginé avec Astérix. Car à chaque étape, c’est la spécialité locale qui attend les concurrents. Le Grand National du Trot (GNT) est un véritable Tour de France des hippodromes. Il permet aux passionnés de découvrir entre 12 et 15 hippodromes dans l’année, selon les années. L’intérêt est que chacun a ses spécificités : corde à droite, corde à gauche, piste courte ou longue... Et possède son histoire, ses histoires anecdotiques, ses souvenirs de cracks de passage, et pour ceux qui s’y rendent tout un lot d’animations vantant les produits locaux.

Le GNT a révélé Gébrazac et Quif de Villeneuve

Le classement général est établi selon un barème de points attribués à chaque course. Le cheval déclaré vainqueur du GNT en fin d’année doit avoir montré des capacités d’adaptation impressionnantes pour avoir cumulé les points sur des parcours très différents. Le GNT est ainsi souvent une rampe de lancement pour révéler des talents méconnus, peu connus, avant le début de la saison. Je me souviens ainsi de Gébrazac, que l’on ne connaissait pas trop lorsqu’il s’est mis à briller sur les hippodromes de province grâce au GNT qu’il remporta, et qui ensuite gagna de formidables courses bien plus huppées, comme le prix de Belgique par exemple. Il prit même le départ du prix d’Amérique.

Beaucoup plus récemment, Quif de Villeneuve est le cheval type révélé par le GNT. Qui le connaissait avant ? En remportant le GNT, ce trotteur endurci s’est façonné, si bien qu’il put ensuite, en janvier 2012, remporter le prix du Cornulier dès sa première participation à une course de trot monté !

Avec les meilleurs hongres

Mais il y a aussi les cracks, les tous grands, ceux qui ont gagné des courses telles le prix d’Amérique, et qui sont passés, ne serait-ce que pour se maintenir en forme entre deux rendez-vous a priori plus important, par le GNT. A Saint-Malo, la force des embruns n’a pas réussi à effacer les traces de la dernière ligne droite tracée un jour par Général du Pommeau, remontant furieusement son handicap initial pour n’échouer que d’un souffle.

Nantes et Rouen Mauquenchy se souviennent que l’ogre, pardon l’hongre, enfin les deux, Rapide Lebel est venu remporter de fort belle manière des étapes du GNT sur leurs pistes. En son temps, un autre hongre, Général du Lupin, avait aussi fait admirer en province des qualités que les adeptes de Vincennes ne voyaient pas assez souvent.

Des courses superbes

Le GNT permet d’aller aussi bien dans les grandes villes (Lyon, Marseille, Bordeaux et bien sûr avec la clôture à Vincennes) que sur des hippodromes plus modestes (La Capelle, Amiens, Reims, Le Croisé-Laroche, Vire…) mais qui vivent aussi sûrement le trot que la cendrée de Vincennes.

Vous qui êtes passionné de turf, allez sur ces « petits » hippodromes, vous y sentirez une ambiance champêtre conviviale, mais aussi vous y rencontrerez de fins connaisseurs du sport, capables de vous citer les plus beaux exploits réalisés sur « leur » piste. Et ces exploits-là, bien souvent, valent ceux qui ont d’avantage l’honneur des médias, car réalisés dans des conditions souvent compliquées : pistes courtes, obligation de doubler en faisant les grands extérieurs, d’avoir els jambes qui moulinent presque deux fois plus vite que les autres pour parvenir à se rabattre devant eux…

Le GNT, c’est le trot en province, où chaque hippodrome recèle de si beaux secrets… Découvrez-les.

Notre photo montre Quif de Villeneuve, révélé par le GNT 2011.