Pontcaral, précocissime

Dans la série « trotteurs précoces », voici aujourd’hui Pontcaral. Incontestablement, ce poulain a marqué les esprits en son temps, et aussi les chronomètres. Rien que la toute première course de son éphémère carrière lui vaut d’entrer dans notre rubrique des chevaux de légende…Né en 1981, Pontcaral est un petit-fils de Kerjacques (l’un des maîtres-étalon majeurs du trot français) par son père, et un arrière-petit-fils de Fandango (champion sur les pistes et au haras) par sa mère. De magnifiques origines donc qui pouvaient laisser augurer un bon trotteur, mais Pontcaral surprit avant tout par sa précocité.Nous sommes en 1983. Pontcaral a 2 ans. Il va courir pour la toute première fois (je n’ai pas retrouvé avec certitude l’hippodrome, je suppose qu’il s’agit de Vincennes). Et là, les spectateurs ne vont pas en croire leurs mirettes. Pontcaral réalise le chrono de 1’18’’1, battant tous les records. Depuis, d’énormes progrès techniques ont été effectués sur le poids des sulkys, leur roulement, et ce chrono a été largement battu, mais à l’époque, c’était phénoménal.Pontcaral remporte sa course tellement haut-la-main que les maquettistes de la presse hippique se demandent comment entrer la photo avec le deuxième dans leur journal : beaucoup trop large. La mémoire collective parle d’une « ligne droite d’avance », et c’est un constat, on n’en est pas loin ! D’ailleurs, j’ai retrouvé la photo en question, elle est de qualité médiocre, mais au moins vous pouvez vous rendre compte de ce qu’ont ressenti les spectateurs de la course ce jour-là (au passage, pour ceux qui ne lisent pas cet article sur ZeGagnant, il faut y venir pour voir cette deuxième photo d’illustration : www.zegagnant.com, puis vous tapez « Pontcaral » sur la zone « recherche »).

Carrière courte, mais lignée recherchée

La suite de la carrière de Pontcaral le voit dominer sa jeune génération, mais par intermittence. Un coup il est irrésistible, la fois d’après beaucoup moins brillant. De fait, les esprits sont marqués par ses coups d’éclat. Les turfistes de l’époque se souviennent encore volontiers aujourd’hui de ce qu’ils appellent les « précoces de l’entraîneur Ali Hawas » (disparu depuis), au premier rang desquels ils positionnent obligatoirement Pontcaral (autres noms qui diront peut-être quelque chose à ceux qui ont suivi cette époque : Lancon, Mabrouka, Nestoriac, Quinze janvier, Petit Gibus…). A l’arrivée, j’ai eu beau chercher, malgré tout son talent, je n’ai vu qu’une course d’envergure au palmarès de Pontcaral : le Critérium des Jeunes, groupe I réservé aux 3 ans, remporté donc en 1984 par notre prodige.La suite, malheureusement, est trop courte. Je n’ai rien retrouvé sur la fin de sa carrière. Tout ce que je peux citer, c’est la mémoire de Christiane, une lectrice patentée de ZeGagnant, qui « croit se souvenir qu’il est mort jeune », probablement accidentellement.En revanche, Pontcaral a tout de même eu le temps de faire au moins une saison de monte, car on trouve la trace de ses enfants. Pour tout dire, les trotteurs issus des filles de Pontcaral sont particulièrement recherchés aujourd’hui encore pour l’élevage, ils sont considérés comme des « améliorateurs de race » pour les trotteurs. Pour citer un exemple concret, le champion Ipson de Mormal (vainqueur des critériums des 4 ans et des 5 ans, entre autres), aujourd’hui retraité des courses, est le fils d’une fille de Pontcaral. Il figure toujours aujourd’hui parmi les étalons prisés, également pour ses autres origines il est vrai.Notre photo est issue du site http://jeromebrohier.free.fr.En savoir plus : http://www.zegagnant.com/le-record-absolu-que-detient-toujours-fandango (la saga de Fandango, arrière-grand-père maternel de Pontcaral) ; http://www.zegagnant.com/quand-christiane-fait-partager-sa-passion-pour-les-chevaux-de-course (interview de Christiane, notre lectrice qui m’a demandé la saga de Pontcaral).Découvrez plus de chevaux de légende sur http://www.zegagnant.com/category/chevauxdelegende.