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Actualités hippiques

L’incroyable histoire de Calumet Delco, l’étalon fantôme

10/12/2011
image L’incroyable histoire de Calumet Delco, l’étalon fantôme

 

L’histoire du trot français, c’est aussi l’histoire de son élevage. Alors j’ai choisi un sujet original, celui de vous parler d’un cheval de légende… que vous ne connaissez probablement pas ! Calumet Delco n’a en effet à son palmarès qu’une 5e place dans le prix d’Amérique 1938, mais il a surtout une histoire, une vraie.Cette histoire, c’est celle d’un Roméo équin, ou plutôt d’un Casanova venu s’insinuer là où on ne voulait pas de lui, pour finalement améliorer notablement l’élevage français. Oui, le sujet est à la fois sérieux et peut être présenté de manière légère. Voici le contexte : à la fin des années 30, il est décidé de « fermer » l’élevage français pour instituer une lignée dite du « trotteur français ». Pas question, donc, d’ajouter du sang américain dans les veines de nos champions.Oui, mais voilà, le « Ricain » Calumet Delco traînait par là, acheté, entraîné et drivé par Henri Masson. Né en 1930, celui qui fut considéré comme un champion aux States dès l’âge de 2 ans, a débarqué en France en 1934. Sur les pistes, il remporte 24 courses et obtient 350 000 francs de gains (une jolie somme pour l’époque) jusqu’en 1939. Il participe même à une course incroyable en 1937, à Nice, le Grand prix de la ville de Nice, sur 2500 mètres. Une course où sont alignés à la fois des trotteurs attelés et montés (je n’ose pas imaginer !), et où notre Américain doit rendre 50 mètres. Il termine deuxième, échouant d’un rien pour la victoire, après avoir rattrapé et dépassé tout le peloton, ou presque donc.

Il préfère jouer que souffler

Mais c’est surtout pour en dehors des pistes que notre chaud étalon s’est fait remarquer. En tant qu’Américain, on ne voulait pas lui offrir de jument. En revanche, l’idée saugrenue est venue, au haras normand de Ginai où il séjournait entre deux meetings, de le laisser en liberté auprès des juments à saillir, histoire de mettre ces dames dans de bonnes dispositions. On donne ainsi le nom de « souffleur » à ces chevaux qui « chauffent » les juments juste avant une saillie, pour que celle-ci s’opère plus facilement, ensuite, avec l’étalon voulu. Sauf qu’en l’occurrence, notre Calumet Delco les a tellement chauffées, les miss, qu’il les saillies lui-même ! Remarquez, il faut se mettre à sa place aussi…Tant et si bien que plusieurs produits naissent, « imprévus » dans le fameux stud book de l’élevage du trotteur français. Mais pas n’importe quels produits. Quiroga II et Quiproquo II naissent ainsi (on devine aisément l’inspiration du nom pour le second)… Hors, parmi les descendants directs de ceux-là, on retrouve des chevaux tels Galopin du Ravary, Ilster d’Espien, Flambeaux des Pins, ou Hadol du Vivier… Que des bons !Mais ce n’est pas tout. Pourquoi croyez-vous que je vous parle d’un « étalon fantôme » en titre d’article ? Tout simplement en regard aux restrictions voulues dans les règles d’élevage en vigueur à l’époque. Bon, il y avait eu deux ou trois produits imprévus, enregistrés officiellement, soit. Mais plus, ça ne pouvait pas être toléré. Or, au haras de Ginai, en cette époque d’avant-guerre, c’est un air de décadence qui règne au sein de l’élevage. L’étalon maison, qui s’appelle Gaël, est quasi systématiquement devancé par son libertin compagnon de box. De fait, de nombreux produits sont officiellement attribués à ce Gaël, qui n’eut en fait le mérite que d’avoir tenu la chandelle. Le géniteur véritable n’est pas le Normand bon teint, mais bien l’étalon américain.

L’ancêtre fantôme… d’Ourasi !

Et là, tenez-vous bien… Suivez le raisonnement… Gaël est officiellement le père d’un certain Abner. Cet Abner est lui-même le père de Jamin, un superbe champion qui gagna deux prix d’Amérique à la fin des années 50… Et qui fut aussi lui-même l’arrière-grand-père d’Ourasi ! Ourasi, « notre » Ourasi national, aurait ainsi du sang américain ! A supposer (ce qui est plus que vraisemblable) qu’Abner ait eu pour père Calumet Delco et non Gaël, l’ancêtre d’Ourasi, sept générations en arrière, serait américain. Et si le côté débonnaire d’Ourasi n’était pas si « franchouillard » que ça, mais plutôt issu de l’intrépide frivolité de son ancêtre d’Outre-Atlantique ? Avouez que là, je vous en apprends une bien bonne, non ?Notre photo est issue de la rubrique « raconte moi une histoire », signée Pierre Champion, que l’on trouve sur ce lien : http://www.gaet.fr/img/pdf/pdf-lettre-bulletin/GAET139.pdf.En savoir plus : http://www.zegagnant.com/jamin-plus-qu%E2%80%99un-arriere-grand-pere (la saga de Jamin).Découvrez plus de chevaux de légende sur http://www.zegagnant.com/category/chevauxdelegende.