Nimrod Borealis n’a pas le palmarès qu’il mérite
02/12/2011
Comment un trotteur n’ayant pas gagné un seul groupe I peut-il parvenir jusqu’à notre rubrique dédiée aux chevaux de légende ? Nimrod Borealis a des circonstances atténuantes, à commencer par sa qualité d’hongre, un état qui l’a empêché de prendre le départ de bien des courses qu’il aurait pu gagner…Et puis je l’avoue, puisque je rédige ces articles, je fais un peu de favoritisme pour un cheval qui fut un peu un chouchou pour moi tout au long de sa carrière. Une carrière qui vient de s’achever, malheureusement par une blessure empêchant Nimrod Borealis de participer à la clôture du GNT 2011, ce dimanche à Vincennes, une course où il aurait pu (très) bien figurer, d’autant qu’il avait remporté son édition 2007, et qu’en cette année 2011, sa dernière donc, il reste sur quatre victoires…Nimrod Borealis ne foulera donc plus les pistes, et j’estime qu’il mérite un hommage. Oh, bien sûr, chacun a le droit de lui préférer un vainqueur de prix d’Amérique par exemple. Mais qui dit que si Nimrod avait été autorisé à prendre le départ de cette course (et de quelques autres interdites aux hongres parmi les plus prestigieuses), il n’en aurait pas gagné, au moins, un ?
Il s’arrête sur quatre victoires consécutives
Alors voilà, le palmarès de Nimrod Borealis se « limite » à plusieurs groupes II, comme cette clôture du GNT 2007 à Vincennes, mais aussi le prix des Ducs de Normandie 2008 à Caen, le grand prix du Sud-Ouest 2010 à Bordeaux, ou encore ses quatre dernières courses en cette année 2011, toutes courues à l’étranger, à Avenches (Suisse), Son Pardo (Espagne, Baléares), Hambourg (Allemagne), et Mons (Belgique). Au passage, Nimrod Borealis termine donc sa carrière en remportant le Tour européen des trotteurs 2011. Son compte en banque avoisine les 1,4 million d’euros.Mais ce sont peut-être d’autres courses qui ont marqué les mémoires. Il s’est ainsi présenté au départ de la fameuse Elitloppet suédoise en qualité de favori (c’était en 2009). Finalement quatrième, il faisait figure d’épouvantail à l’époque. Mais au fil des courses, il a tout de même battu régulièrement des ténors, de Nouba du Saptel à Quaker Jet, en passant par Olga du Biwetz ou Nuit Torride, ou encore, tout récemment, Punchy. Il a également croisé les fers (si j’ose écrire) avec Kito du Vivier, autre hongre célèbre, les deux chevaux gagnant à tour de rôle. Moi, j’ai le souvenir d’un finish fantastique, de retours prodigieux dans la dernière ligne droite (il faut dire qu’il est souvent parti au deuxième, voire au troisième échelon, et qu’il a donc dû rattraper le peloton). Qui plus est, Nimrod Borealis avait une qualité rare : il n’avait pas besoin de course(s) de rentrée. Même après plusieurs semaines d’arrêt, il était de suite compétitif.Toute sa carrière, soit 86 courses disputées (pour 18 victoires et de très nombreux accessits), il est resté les Abrivard, père puis fils. D’abord entraîné par Loïc-Désiré, il a terminé chez Mathieu, qui fut aussi le plus souvent son driver patenté.Ce dimanche 4 décembre 2011, la clôture du GNT partira donc sans lui. J’en connais qui doivent se dire « ouf », en pensant que leur cheval a une chance de plus…Notre photo est issue du site norvégien http://www.bjerke.no.Découvrez plus de chevaux de légende sur http://www.zegagnant.com/category/chevauxdelegende.