La course à l’Amérique

Comment les trotteurs peuvent-ils se qualifier pour prendre le départ du prix d’Amérique ? Un règlement existe, qu’il est utile de rappeler.La règle numéro 1 qui prévaut dans le trot consiste à tenir compte des gains des chevaux. Les chevaux qui ont le plus de gains se qualifient. Ça paraît simple. Ce qui l’est moins, ce sont les autres règles dont il faut tenir compte. Certaines places sont en effet réservées à des chevaux qui n’ont pas forcément des gains aussi conséquents que leurs concurrents. Et puis, les plus jeunes, qui ont de fait moins couru que leurs aînés, ont des compensations.Concernant toujours cette règle des gains, le calcul concernant ceux des chevaux de 4 ans les voient majorés de 30 %. Pour les chevaux de 5 ans, c’est + 20 %. Pour ceux de 6 ans, + 10 %. Et pour les 7 à 10 ans, on tient donc compte des gains réels. L’échelle de comparaison ainsi établie permet ainsi aux jeunes talentueux de tenter leur chance. Pour citer un exemple concret, Timoko, « le » champion de la génération des T, aurait pu participer au prix d’Amérique dès ses 4 ans, en 2011. Il avait les gains suffisants, compte-tenu du mode de calcul, en comparaison avec certains partants. En revanche, il reste bien sûr le choix de l’entraîneur, et l’entourage du cheval a préféré le préserver pour les éditions suivantes.

10 places aux gains, 8 places réservées

Maintenant, attention, cette « course aux gains » ne concerne en réalité que 10 des 18 partants. Car 8 autres ont leur place réservée. Il s’agit du vainqueur du Critérium continental, groupe I réservé aux 4 ans fin décembre, son vainqueur a donc 5 ans fin janvier pour le prix d’Amérique. Par le passé, Offshore Dream, le champion de Pierre Levesque, avait réussi à se qualifier pour participer au prix d’Amérique par ce biais avant de remporter l’épreuve-reine, portant pour l'occasion le numéro 1 du cheval ayant le moins de gains... Ensuite, il y a le vainqueur du prix Ténor de Baune, un groupe II qui se court à la mi janvier réservé aux chevaux de 6 ans. Cette place qualificative n’existe que depuis 2008, et a été créée pour assurer un équilibre intergénérationnel au départ du prix d’Amérique.Enfin, les 6 dernières places sont attribuées aux 6 premiers d’un classement par points établi à partir des résultats des quatre courses préparatoires au prix d’Amérique, que l’on appelle les « 4 B », à savoir le prix de Bretagne, le prix du Bourbonnais, le prix de Bourgogne et le prix de Belgique.Pour le parieur, ce règlement est une indication dont il faut tenir compte. En effet, au départ d’une course comme le prix de Bretagne par exemple, on trouve aussi bien des concurrents qui sont de toutes façons assurés d’être qualifiés étant donnés leurs gains et dont les drivers vont chercher à les préparer « en douceur » pour le jour J, que des chevaux qu’il va falloir qualifier en prenant des gains dans ces courses bien dotées, et d’autres enfin qui n’ont comme seul espoir qu’un bon classement par point dans les préparatoires pour arriver jusqu’à l’Amérique. Sans parler des chevaux, plus rares, qui ne prennent le départ que pour la course en elle-même, sans rien viser d’autre.Pour illustrer ce propos, on peut par exemple estimer que le tenant du prix d’Amérique ne sera pas mené « à fond » pour gagner « à tout prix » des courses comme ce prix de Bretagne car pour lui la ligne de mire est située au dernier dimanche de janvier. Néanmoins, comme c’est un cheval de classe, il peut tout à fait se mêler à la lutte, à condition de ne pas forcer. Ainsi, très curieusement, ce cheval vainqueur du prix d’Amérique précédent n’est pas obligatoirement une base de jeu pour une des « 4 B ». En revanche, il faut tout de même l’inclure dans son pari, car sur sa classe et une accélération, il peut faire souffrir ses concurrents.Je sais, amis parieurs, ce n’est pas si simple, mais au moins désormais vous avez les données du problème.Notre photo montre la victoire de Ready Cash dans le prix d’Amérique 2011.Cet article vous a plu ? D’autres articles sont disponibles sur le blog www.zegagnant.com.