Le jockey qui lâche la bride
06/09/2011
Voilà bien une expression du jargon hippique qui subsiste alors qu’elle vient d’une époque en principe révolue.Savez-vous ce que fait un jockey quand on dit de lui qu’il « lâche la bride » ? Hé bien tout simplement qu’il laisse couler, qu’il arrête de solliciter son cheval, en d’autres termes qu’il fait exprès de perdre. Cette expression trahit une connotation franchement péjorative, elle sous-entend largement la course truquée, le jockey malhonnête participant à quelque manigance de mauvais aloi dont les premières victimes sont les parieurs…Bon. La pratique a effectivement existé, il ne faut pas se voiler la face. En revanche, dans l’hippisme comme dans tous les autres sports, les contrôles se sont multipliés, la technique (la vidéo, les contrôles anti dopages…) s’est largement améliorée au service des commissaires de course. Et l’esprit qui anime les concurrents consiste bien à remporter une épreuve sportive plutôt qu’à toute autre spéculation.
La seule et belle incertitude du sport
Aujourd’hui, un jockey qui lâche la bride, ça n’existe plus. Tout simplement parce que tous savent qu’ils encourent des sanctions de la part des commissaires si une attitude laxiste est détectée (et je vous l’ai dit plus haut, elle est devenue de plus en plus détectable), et surtout parce que l’on a affaire à des sportifs de haut niveau, qui aiment leur discipline, et ne voudraient en rien jeter la suspicion. Au contraire.Pour autant, cette expression du jargon hippique subsiste. En fait, particulièrement en raison d’un fantasme agité par des personnes qui ont, elles, un fond malhonnête ; fantasme selon lequel toutes les courses sont jouées à l’avance, convenues, décidées avant par quelques initiés. Derrière cette rumeur habilement maintenue se cache l’intention de faire croire qu’il y a moyen de connaître les intentions des initiés, et évidemment cela se paye… Bonjour l’arnaque ! S’il est effectivement appréciable de connaître un entraîneur aujourd’hui, ce ne sera jamais pour autre chose que pour connaître l’état de forme réel du cheval, et si ses performances à l’entraînement laissent augurer ou non un bon résultat. Quant au parieur qui ne connaîtrait pas d’entraîneur, qu’il se rassure, la grande majorité des turfistes se contente de faire le papier de la course, chacun à sa façon.En savoir plus : http://www.zegagnant.com/tag/faire-le-papier/ (la liste des articles cliquables de ZeGagnant expliquant comment faire le papier d’une course).Cet article vous a plu ? Retrouvez tous les articles sur le jargon hippique sur http://www.zegagnant.com/category/jargonhippique/.