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Actualités hippiques

Queila Gédé, la jument qui battait les meilleurs

02/09/2011
image Queila Gédé, la jument qui battait les meilleurs

 

Queila Gédé n’est peut-être pas le cheval de légende du trot français le plus connu. Mais il s’agit d’une injustice flagrante, puisqu’elle est l’une des deux seules juments à avoir remporté aussi bien le prix d’Amérique à l’attelé que le prix du Cornulier au monté, et cela en battant les chevaux qui ont peut-être été les tout meilleurs de chacune de ces deux spécialités. Le nom de Queila Gédé ne vous dit rien ? Peut-être est-ce tout simplement en raison de l’énorme popularité des énormes champions de son époque. Difficile de faire de l’ombre à Ourasi au trot attelé et à Reine du Corta au trot monté. Sans doute aussi est-ce en raison des défaites qu’elle a infligé à ces trotteurs hors norme, sur lesquels tout le monde pariait : elle a donc fait perdre de l’argent aux parieurs.Mais si l’on regarde uniquement les performances sportives, alors là, incontestablement, Queila Gédé mérite sa place dans le « hall of fame » de nos trotteurs. Issue de l’élevage de Georges Dreux, elle est née en 1982. Aussi habile au trot attelé qu’au trot monté, elle est entraînée par Roger Baudron, avec le même Roger Baudron comme driver à l’attelé, et Michel Gougeon comme cavalier au monté.Son premier groupe I, c’est au trot monté qu’elle le gagne, à l’âge de 4 ans : le prix du Président de la République 1986. Après quelques beaux accessits, c’est surtout à partir de l’âge de 6 ans qu’elle va étoffer son palmarès. Elle remporte ainsi le prix de Bretagne en 1988, puis la clôture du Grand national du trot 1988. Dans la foulée, le mois de janvier 1989 sera pour elle exceptionnel. Elle se classe ainsi deuxième d’Ourasi, l’énorme star de l’époque qui restait sur trois victoires consécutives au prix d’Amérique, dans le prix de Belgique. Pour autant, lorsqu’arrive le prix d’Amérique 1989 – dont Ourasi est évidemment le grandissime favori –, elle n’est pas vraiment citée parmi les concurrents capables d’inquiéter le roi. Les pronostiqueurs vont chercher un concurrent américain, mais quelque part, pour eux, la course est déjà jouée. Queila Gédé affiche ainsi une cote de 49/1…

Ourasi et Reine du Corta battus !

Mais dans le déroulement de la course, Roger Baudron se souvient que sa jument a fait ses classes au trot monté, et qu’elle sait donc être dure à l’effort. Très vite, il prend le commandement de l’épreuve, tête et corde. Un moment, au début du dernier virage, Queila Gédé semble pouvoir être débordée, mais avec l’appui de la corde elle est encore en tête lorsque se présente la dernière ligne droite. Potin d’Amour ne parvient pas à la dépasser. Ourasi (peut-être, exceptionnellement, mal drivé ce jour-là, puisqu’ayant voyagé en troisième épaisseur) trouve enfin le passage dans les derniers mètres, mais malgré sa pointe de vitesse acérée, le roi ne parvient pas à doubler celle qui deviendra l’héroïne de ce prix d’Amérique 1989.Il s’agit là bien sûr de la plus belle victoire de Queila Gédé, mais son palmarès ne s’arrête pas là. Elle a 8 ans quand elle débute l’année 1990 en fanfare en s’adjugeant le prix de Belgique. Malheureusement, elle se montre fautive ensuite dans le prix d’Amérique 1990 – qui est aussi celui de la 4e victoire d’Ourasi, record toujours en activité aujourd’hui –. A l’âge de 9 ans, l’entourage de Queila Gédé décide de l’aligner au départ du prix du Cornulier. Celle qui avait ouvert son palmarès par le trot monté allait le clore (au niveau des courses d’envergure s’entend) par la plus belle épreuve du monté, remportant ainsi le prix du Cornulier 1991. Elle succède ainsi à Reine du Corta, considérée comme LA spécialiste du trot monté à ce moment-là. Et elle devient la seconde jument (il n’y en a pas eu d’autres depuis) à réussir à gagner aussi le prix d’Amérique que le prix du Cornulier, après Masina au début des années 1960. On note encore quelques belles courses pour Queila Gédé, comme ses deux 5es places obtenues dans les prix d’Amérique 1991 et 1992 et la 3e place dans le Cornulier 1992. Mais sa carrière de course est désormais derrière elle.Avant de disparaître en 2007 à l’âge de 25 ans, Queila Gédé a pouliné honorablement, notamment Hommage Gédé, à la carrière de course rapidement arrêtée pour cause de blessure, mais considéré comme un bon étalon reproducteur. Le monde des courses rend hommage à la championne à travers un prix Queila Gédé, un groupe II réservé aux pouliches de 3 ans qui se court sur les 2700 mètres de Vincennes au mois de novembre.Notre illustration est issue de la vidéo du prix d’Amérique 1989 (lien : http://www.youtube.com/watch?v=enwioGuzcdk) remporté par Queila Gédé (à droite) devant Potin d’Amour (au centre) et Ourasi (à gauche).En savoir plus : www.femmechevalpassion.com/attachment/181161 (une fiche complète en .pdf sur Queila Gédé).Découvrez plus de chevaux de légende sur http://www.zegagnant.com/category/chevauxdelegende.