Arazi, Absolutely sensational !

Parmi les vainqueurs du prix Morny, dont l’édition 2011 se court ce dimanche 21 août, Il y a eu (en 1991) Arazi, un poulain exceptionnel, élu meilleur cheval européen de l’année alors qu’il n’était âgé que de 2 ans. Il a été le premier poulain entraîné en Europe à remporter la Breeders’ Cup Juvenile aux States, de manière « absolutely sensational » (absolument sensationnelle) selon le commentateur télé de la course.« Désormais, il sera le favori pour n’importe quel derby, n’importe où dans le monde ». Le commentateur télé de l’une des « courses du siècle », la Breeders’Cup Juvenile 1991, se surenchérit lui-même de superlatifs. Il n’a jamais vu ça, et le fait partager. D’ailleurs, j’ai retrouvé la vidéo de cette course, c’est vrai qu’il y a de quoi s’enthousiasmer largement !Bon allez, je ne vais pas vous dire ça souvent, mais laissez là la lecture de cet article pour aller droit sur la vidéo proposée en lien en fin de texte, et puis SVP, revenez poursuivre tout de même ici, je vais vous raconter le contexte de cette course extraordinaire.Vous avez vu ? Non, ce n’est pas du cinéma, il n’y a pas d’effets spéciaux à la Superman, il y a bien eu un cheval qui faisait deux foulées quand tous les opposants n’en faisait qu’une. Arazi est célébrissime pour cette course. Elle lui a valu tous les honneurs, tous les louanges. Personne n’a encore compris comment un poulain de 2 ans pouvait à ce point partir avant-dernier (depuis le numéro de corde le plus à l’extérieur), passer en revue l’ensemble du peloton pour finir par s’imposer avec plus de 5 longueurs d’avance, et cela en cessant de courir à presque trois foulées du disque final tant l’avance était conséquente.

Breeders Cup Juvenile 1991, LA course

Mais reprenons son histoire à son commencement. Né en 1989, Arazi est la propriété d’un businessman américain qui possède tant de bons chevaux qu’il envoie celui-ci en France : Arazi sera entraîné par François Boutin. A l’âge de 2 ans, en 1991, Arazi remporte tous les grands classiques disputés sur nos hippodromes : le prix Morny (groupe I sur 1 200 mètres à Deauville), le prix de la Salamandre (groupe I sur 1400 mètres à Longchamp), et le Grand Critérium (groupe I sur 1600 mètres à Longchamp). Il gagne 6 des 7 courses auxquelles il participe.Au-delà de ces succès, c’est le style qui attire l’attention : Arazi a pris l’habitude de venir de l’arrière et de transpercer le peloton et finir facilement. De fait, son propriétaire américain rêve de « la » course dans son pays, la Breeders Cup Juvenile, comprenez une sorte d’équivalent à notre Arc de Triomphe qui serait réservé aux 2 ans. Mais cet événement, et la perspective d’y voir triompher pour la première fois un cheval entraîné en Europe, met l’eau à la bouche d’autres investisseurs, et le Cheik Mohammed acquiert 50 % du cheval pour 9 millions de dollars. Avant même cette fameuse course que vous vue sur la vidéo, et qui à elle seule le remboursera.Cette époustouflante victoire dans la Breeders Cup Juvenile vaut à Arazi un rating de 135, exceptionnel pour un cheval de seulement 2 ans, et il est élu cheval de l’année en Europe, devant des chevaux comme Generous ou Suave Dancer, vainqueurs eux du Derby d’Epsom et du King George pour le premier, de l’Arc de Triomphe pour le second. C’est du jamais vu !

Blessure et baisse de régime

La suite, malheureusement, ne donnera que partiellement raison à notre commentateur télé. Oui Arazi est assommé d’argent à chacune de ses sorties, tout le monde parie sur lui. Y compris pour le Kentucky Derby, qui représente pourtant un énorme challenge pour lui, puisqu’il est aligné pour la première fois sur une aussi longue distance, 2 000 mètres. Qui plus est, entretemps Arazi a été opéré pour lui remettre en place des fragments d’os dans le genou.Cette course commence comme les précédentes : Arazi part dernier ou presque, puis remonte le peloton de manière invraisemblable… Mais une fois troisième, il ne progresse plus, il plafonne, et finit par avoir la foulée qui s’affaisse pour ne terminer que huitième : c’est la première désillusion. Qui sera suivie d’autres : il ne remporte plus qu’une ou deux courses de niveau moindre, dès qu’il est aligné au plus haut niveau il ne répond plus.L’autre déception vient du haras : notre champion se révèle un piètre reproducteur, à une ou deux exceptions près, mais pas suffisamment notables. Alors il reste cette course, cette Breeders Cup Juvenile 1991… Allez, on la regarde encore une fois ?Notre photo est issue de http://gallery.bloodhorse.com/SlideShow/default.aspx?gallery=BCJuvenileHistory&photo=8 et montre la victoire d'Arazi dans la Breeders' Cup Juvenile 1991.En savoir plus : http://www.youtube.com/watch?v=mYIQttbYOOs (lien pour la vidéo de la Breeders Cup Juvenile, à regarder ab-so-lu-ment !).