Anabaa, l’étalon miraculé devenu prodigue
05/08/2011
Alors que se profile le prix Maurice de Gheest 2011, j’ai choisi de vous parler du vainqueur de ce prix de l’édition 1996, Anabaa, qui devint après sa carrière de course un étalon quasi légendaire.La vie d’Anabaa débute en 1992. Fils du grand étalon reproducteur Dantzig, il est alors la possession du cheikh Maktoum Al Maktoum, et est entraîné par Criquette Head en France. En 1994, à l’âge de 2 ans, Anabaa est victime d’une maladie dont les chevaux ne se remettent en principe pas : le syndrome de Wobbler, autrement appelé « maladie du chien ». Les lésions de la moelle épinière qu’elle entraîne poussent irrémédiablement ses victimes vers la paralysie, et de fait vers la fin de leur carrière de course, voire de leur vie.Le cheikh laisse alors le cheval chez son entraîneur. La famille Head réussira à endiguer la maladie, et même à guérir Anabaa, à force d’attentions et de soins. Reconnaissant, et grand amoureux des chevaux, le cheik décide alors de faire don à son entraîneur du cheval : Anabaa deviendra l’un des fers de lance de l’écurie Head !Avec la maladie, la guérison, le temps de la convalescence et bien sûr l’entraînement de l’athlète, c’est finalement à l’âge de 4 ans qu’Anabaa se révèle sur les pistes, avec une spécialité, le sprint. L’été 1996, il réussit deux superbes courses coup sur coup, avec deux victoires de groupes I, sur 1200 mètres dans la July Cup à Newmarket en Angleterre en juillet, puis à Deauville sur 1300 mètres dans le prix Maurice de Gheest. Ce sont les faits d’armes de sa carrière de course.
Le père de Goldikova
Au haras, Anabaa se montre un superbe étalon. J’ai trouvé des stats sur un site d’élevage (lien en fin d’article). Anabaa a produit 8 vainqueurs de groupes I, 48 vainqueurs de courses de groupes, 38 placés de courses de groupes. Sa progéniture a amassé près de 46 millions de dollars de gains, et cela sur tous les continents… Du lourd, n’est-ce pas ?Mais au-delà des chiffres, il y a les noms. Les noms des enfants d’Anabaa. Les turfistes français se souviennent sûrement de Anabaa Blue, qui remporta notamment le prix du Jockey Club en 2001. Il y a aussi une certaine Virage de Fortune, extrêmement célèbre en Australie… et puis n’oublions pas « notre » Goldikova, dont je vous rebats les oreilles (ou plutôt les yeux, chers lecteurs) régulièrement, à chaque fois qu’elle ajoute un nouveau groupe I à son palmarès. Autant dire un héritage inestimable !Anabaa s’est finalement éteint à l’âge de 17 ans, en juillet 2009, et aura donc vécu 15 années de plus que ne le diagnostiquaient les médecins. Pour le plus grand bien de l’hippisme dans son ensemble.En savoir plus : http://www.dynamicsyndications.com.au/listings/detail.asp?iNews=362&iType=47 (site d’élevage vantant les mérites de l’étalon Anabaa) ; http://www.zegagnant.com/goldikova-ou-la-legende-sous-nos-yeux/ (portrait de Goldikova, fille d’Anabaa).Cet article vous a plu ? D'autres articles sont disponibles sur le blog www.zegagnant.com