Goldikova, ou la légende sous nos yeux
29/07/2011Je crois bien que c’est la première fois que je vous fais le coup, de parler d’un cheval de course en exercice dans notre rubrique consacrée aux chevaux de légende. Oui, mais comment ne pas s’arrêter sur la carrière déjà phénoménale de Goldikova ?
Goldikova va au-delà de toutes les exceptions. Sa longévité en course défraye la chronique, ses exploits et autres victoires lui donnent un palmarès invraisemblable… Comment disait Coluche : « Jusqu’où s’arrêtera-t-elle ? ».
Pour vous la présenter, je commence par des chiffres. A ce jour (fin juillet 2011, juste avant que ne se court le 31 juillet le prix Rothschild 2011 où la tenante du titre défendra son trophée), Goldikova a couru à 23 reprises. Une seule fois, elle n’est pas arrivée dans l’argent, finissant donc 22 fois dans le pire des cas 3e. Et elle a remporté 16 courses, dont 13 groupes I… Elle en est précisément à 4 374 889 € de gains. Fabuleux non ?
Goldikova, la Jeannie Longo de l’hippisme français
En fait, Goldikova doit cette carrière exceptionnelle à un entourage qui sait viser ses objectifs, et qui accepte de continuer de la faire courir tant qu’elle gagne. Si j’osais une comparaison avec le cyclisme, je dirais que Goldikova, c’est un peu la Jeannie Longo de l’hippisme français.
Elle appartient à une famille célèbre dans le galop, les frères Wertheimer, elle est entraînée par Freddy Head, et est montée en courses par Olivier Peslier. Et puis elle a son lad attitré, son jockey d’entraînement… Tout ce qu’il faut pour une championne.
Goldikova est née le 15 mars 2005 en Irlande, fille du champion du sprint Anabaa et de Born Gold. Dès l’âge de 2 ans, elle remportait sa première course disputée à Chantilly, au mois de septembre. Son premier groupe I, elle le dispute à 3 ans, en mai 2008 à Longchamp, c’est la Poule d’essai des Pouliches. Elle termine deuxième derrière celle qui allait devenir la grande championne de l’année, Zarkava. Un mois plus tard les deux stars en herbe se retrouvent cette fois sur 2100 mètres, pour le prix de Diane 2008. Zarkava s’envole littéralement, Goldikova, 3e à forte distance, montre ses limites : son entourage sait désormais qu’il vaut mieux l’aligner sur 1600 mètres. Après une victoire dans un groupe III, Goldikova remporte son premier groupe I à Deauville, le prix Rothschild 2008. En fait, cette course et Goldikova ont une histoire commune : la course s’appelait jusqu’alors prix Astarté. Depuis 2008, elle est devenue prix Rothschild… Et depuis 2008, elle n’a connu qu’un et un seul vainqueur, Goldikova !
Puis vient un autre groupe I, toujours sur 1600 mètres, le prix du Moulin à Longchamp, avant une première consécration aux States, dans la célébrissime Breeders’Cup, que Goldikova remporte une première fois, toujours en 2008… Là aussi, elle inscrit son nom au palmarès de cette course pour un bail renouvelé depuis chaque année, en 2009 puis 2010. Avec trois victoires consécutives dans cette course, Goldikova a battu tous les records…
Star internationale
Parmi ses 13 groupes I figurent aussi des courses anglaises, à Ascot et Newmarket. La renommée de Goldikova est internationale. Dans l’une des vidéos que l’on trouve sur le net (je vous ai mis les liens en fin d’article), son entraîneur Freddy Head déclare : « Je n’ai jamais vu ça avant, c’est vraiment une star. A l’étranger aussi : on m’appelle d’Amérique presque tous les jours pour prendre de ses nouvelles. »
Une star qui défie les lois du milieu, qui veulent qu’un galopeur de renom s’arrête désormais dès l’âge de 4 ans, quand ce n’est pas à la fin de ses 3 ans, cela pour que la seconde carrière d’étalon ou poulinière soit prolifique, et rentable. Son entourage a prévenu, il n’y aura pas d’année de 7 ans en courses, Goldikova achèvera cette première carrière sportive en cette fin d’année 2011, et il sera temps, dès lors, de bien lui choisir ses prétendants étalons.
Mais avant cela, peut-être aura-t-elle gagné un 4e prix Rothschild, ou encore une 4e Breeders’Cup ? Cheval de l’année en Europe en 2009, meilleure jument d’âge sur le gazon aux Etats-Unis la même année, Goldikova voit un autre hommage lui être rendu pendant sa carrière de course, rarissime : un groupe I disputé ce mois d’août à Deauville va porter son nom, le prix Maurice de Gheest devenant ainsi prix Maurice de Gheest - Goldikova.
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