Rien ne pouvait arrêter Divine Proportions

Alors que se profile, ce dimanche, le prix de Diane 2011, j’ai choisi de vous parler, dans notre série d’articles dédiée aux chevaux de légende, de Divine Proportions, qui remporta l’épreuve en 2005. Si vous suivez de près mes écrits, vous vous rappelez sans doute que j’ai déjà évoqué Divine Proportions, à travers le portrait de sa grand-mère, la championne Miesque, ici : http://www.zegagnant.com/miesque-tapait-dans-le-mile/. Mais incontestablement, cette formidable jument méritait un portrait à part entière plutôt qu’une simple allusion dans l’album familial.
Pour la qualifier, rien ne vaut mieux encore que le mot de son jockey fétiche, Christophe-Patrice Lemaire, à l’issue de sa 7e victoire consécutive : « Elle a mis du temps pour se secouer, mais quand elle enclenche, rien ne peut l’arrêter ! »… Et effectivement, ce jour-là, Divine Proportions avait enlevé la Poule d’Essai des pouliches 2005 avec une facilité déconcertante…
Mais reprenons par le commencement, flash back. Nous sommes en 2002, dans le Kentucky. Divine Proportions naît de l’élevage célèbre de la famille Niarchos, issue d’une fille de Sadler’s Wales, et de Kingmambo (lui-même fils de Miesque donc). Arrivée en Europe, elle est entraînée par Pascal Bary et confiée aux mains de Christophe-Patrice Lemaire. Elle débute en course dès ses 2 ans, avec une réussite d’emblée formidable, puisqu’elle remporte toutes ses courses, et pas des moindres puisque la liste inclut plusieurs groupes I (prix Morny, prix Marcel Boussac), le prix Robert Papin (un groupe II), mais aussi deux groupes III (les prix du Bois, et de la Grotte). Cette année 2004 formidable lui vaut le titre honorifique de meilleure pouliche de 2 ans en Europe.
En 2005, elle remet ça, poursuivant son parcours d’invincibilité avec la Poule d’Essai des pouliches, le prix d’Astarté (à Deauville, devenu depuis prix Rothschild), et donc le fameux prix de Diane à Chantilly. Ainsi, comme je vous le disais dans l’article consacré à Miesque, elle fait mieux encore que sa prestigieuse aïeule en gagnant aussi bien sur 1600 mètres que sur 2100 mètres. Impressionnant, et rarissime.
Puis vient le prix Jacques Le Marois, que la grand-mère chérissait. Mais pour Divine Proportions, ce sera un mauvais souvenir, une course à oublier, où elle se blesse en terminant tout de même 4e, mais battue pour la première fois. Elle ne retrouvera plus les pistes, après 10 courses disputées à 2 et 3 ans, dont 9 victoires, et une 4e place sur blessure. Elle est élue néanmoins meilleure pouliche européenne de 3 ans, et finira 2e, à un demi-point seulement de Hurricane Run (vainqueur de l’Arc de Triomphe), pour le titre de meilleur cheval européen de l’année, les deux sexes confondus.
Après cette carrière de course formidable, Divine Proportions est retournée dans son Kentucky natal où elle coule des jours heureux à s’adonner aux joies du haras. Son premier fils, Eightfold Path (fils de Giant’s Causeway), aujourd’hui âgé de 4 ans et récent vainqueur (le 30 mai 2011) d’une course que je qualifierais de « remise en jambes » à Longchamp, a remporté un groupe III en 2009, le prix de l’Eclipse. Même si ce résultat n’est pas encore du niveau de ceux obtenus par sa mère, ce premier poulain laisse augurer de belles possibilités pour l’élevage : Divine Proportions n’a peut-être pas encore fini de faire parler d’elle !

Notre photo est issue du site http://chevauxdecourses.skyrock.com/.