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Actualités hippiques

Hyères III, cette sauteuse d’exception trop méconnue

27/05/2011
image Hyères III, cette sauteuse d’exception trop méconnue


Notre série dédiée aux « chevaux de légende » s’attarde aujourd’hui sur la discipline visiblement la moins populaire et pourtant pas la moins spectaculaire : les obstacles. Avec un constat, chers amis lecteurs, quand on fouine comme moi partout sur le net à la recherche d’infos et d’anecdotes sur les plus grands champions de l’hippisme pour pouvoir ensuite vous conter leurs sagas, on se rend compte de l’injustice de ce défaut de popularité. Ainsi, je vous parle aujourd’hui de Hyères III, jument qui détient toujours (rejointe par Katko ensuite) le record de victoires dans le Grand steeple-chase de Paris (avec trois, en 1964, 1965 et 1966), et malgré de longues recherches, je n’ai malheureusement pas pu dénicher la moindre image d’elle pour illustrer cet article…
Pourtant, cette jument née en 1958 a marqué l’histoire de l’hippisme. D’abord dirigée sur le galop, elle s’y révéla peu flamboyante. Elle le fut toutefois suffisamment pour être remarquée par le jockey Jean Daumas, à ce moment-là double vainqueur du grand steeple-chase de Paris avec Xanthor (1959) et Cousin Pons (1961). Dirigée sur les haies et le steeple avec Léon Gaumandy comme entraîneur, elle ne tarde pas à s’y illustrer. A son palmarès, figurent les prix Dandolo, Brissac et Robin des Bois à l’âge de 4 ans. Puis le prix The Coyote à 5 ans. Mais c’est surtout à partir de 6 ans que cette tardive va s’illustrer. Nous sommes donc en 1964. Le Grand steeple-chase de Paris se court alors sur 6 500 mètres (contre 5 800 mètres aujourd’hui). Hyères III, jument petite mais athlétique, le remporte alors en signant ainsi sa première grande victoire. Son plus bel exploit a sans doute été signé l’année suivante, en 1965 (elle a 7 ans). Cette fois, elle ne surprend plus, et porte d’ailleurs 3 kilos de plus que l’année précédente. Mais elle a surtout un adversaire de renom face à elle, Jay Trump, un cheval britannique venant de remporter le Grand National de Liverpool, l’autre « immense » steeple-chase reconnu sur la planète. Cette opposition et ce poids revu à la hausse n’empêcheront pas le trio Hyères III - Jean Daumas - Léon Gaumandy de récidiver et de rejoindre ainsi dans l’histoire du Grand steeple-chase de Paris tous les vainqueurs mythiques depuis 1874 ayant réussi un doublé… Mais un doublé ne pouvait suffire à cette jument devenue boulimique, accrochant au passage à son palmarès le prix Héros XII en 1965 et le prix Ingré en 1966. Ainsi, en cette même année 1966, Hyères III allait s’imposer de nouveau dans le grand steeple-chase de Paris, devenant la toute première concurrente à s’imposer trois fois. Un record qu’elle détient donc toujours, malgré les efforts de Katko à la fin des années 80 qui ne put « que » la rejoindre. Et son jockey, Jean Daumas, celui qui eut le mérite de la remarquer, est toujours à ce jour le recordman des victoires dans ce Grand steeple-chase, avec cinq succès (les trois avec Hyères III plus les deux autres mentionnés plus haut).
Cette carrière bien remplie a vu Hyères III remporter au total 11 courses, avec un compte en banque record pour l’époque en obstacles de 1 547 495 francs (soit 236 000 €, on est loin tout de même des records des autres disciplines et encore plus des gains enregistrés aujourd’hui).
Après sa carrière de course, elle s’est retirée au haras, où elle eut quatre pouliches. Malheureusement pas l’une d’entre elle n’eut de résultats probants en course, ni ne fut à son tour une bonne poulinière. L’une des filles, Lise Hyères, se serait même fait remarquer en refusant de sauter la double barrière d’Auteuil lors du prix Hunorisk : un comble avec une maman aussi bonne sauteuse !
Hyères III est décédée à l’âge de 26 ans, en 1984. Le monde hippique lui rend hommage à travers de nombreux prix Hyères III qui se courent un peu dans tous les hippodromes français d’obstacles, depuis Enghien jusqu’à Cagnes-sur-Mer en passant par Strasbourg ou Maure-de-Bretagne. Et cette fameuse photo de Hyères III qui ne figure nulle part sur le net est tout de même accrochée dans les allées de l’hippodrome d’Auteuil. Auteuil, dont le restaurant panoramique s’appelle d’ailleurs Le Hyères III.

Notre illustration montre le restaurant panoramique de l’hippodrome d’Auteuil, le Hyères III (source : http://www.france-galop.com/Dejeuner-a-Auteuil.2854.0.html).