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Actualités hippiques

Une alezane volante nommée Uranie

21/05/2011
image Une alezane volante nommée Uranie


Comment ? Depuis le temps que je raconte, à raison d’une fois par semaine, les sagas des chevaux de course les plus prestigieux dans une série consacrée spécifiquement aux chevaux de légende, je ne vous ai pas encore parlé d’Uranie ? Les amoureux du trot m’en voudraient de rester plus longtemps dans ce mutisme, voici donc aujourd’hui l’histoire d’une jument invraisemblable, qui remporta en son temps 3 prix d’Amérique (rien que ça !), mais aurait pu tout aussi bien aller jusqu’à 5 !
L’« alezane volante », comme elle a été surnommée, est née en 1920. Sa première victoire (lors de sa première course !), elle l’acquit à Rouen à 3 ans, précisément le 14 mai 1923. Oui, je sais, ça ne nous rajeunit pas, mais son histoire va vous plaire, vous verrez. En fait, les archives manquent pour être très précis quant à sa carrière jusqu’au dernier dimanche de janvier 1926, date à laquelle Uranie remporte son premier prix d’Amérique. Il y avait neuf partants en ce temps-là, mais la renommée de l’épreuve était la même, considérée comme la plus importante de l’année disputée en France pour les trotteurs. Elle récidive en 1927, avec un écart sur le second incroyable, proche de trois secondes ! Oh, bien sûr, les chronomètres n’étaient sans doute pas aussi précis qu’aujourd’hui, mais tout de même, ses supporters en avaient pour leur mise. Troisième victoire consécutive en 1928… cette fois avec… 100 mètres d’avance sur la deuxième, cette fois avec 11 partants. Un écart prodigieux, invraisemblable, qui forcent les instances du trot français à inventer des stratagèmes pour « équilibrer » la course phare : en 1929, l’alezane partira avec 50 mètres de retard sur tous les autres concurrents. Uranie semble d’ailleurs nerveuse, commet quelques foulées de galop en s’élançant, tant et si bien qu’elle s’élance presque 100 mètres derrière les autres postulants. Il n’empêche, elle les remonte un à un, pour se placer en deuxième position, avant de nouveau de commettre la faute à quelques mètres de l’arrivée : elle est disqualifiée. Bis repetita en 1930, pour ses 10 ans, elle part cette fois avec 75 mètres de handicap… Cette fois, elle terminera « vraiment » deuxième, n’échouant que de peu pour un succès qui aurait tenu du miracle. C’est pour cela que je vous disais plus haut qu’elle aurait pu tout aussi bien remporter 5 prix d’Amérique, si les handicaps n’avaient pas été inventés pour elle seule, elle aurait tout dominé de 1926 à 1930 !
Non contente de cette carrière de course en tous points magnifique (avec également des succès internationaux, notamment en Italie ou en Autriche), Uranie s’est montrée également prolixe au haras, puisqu’elle est considérée comme l’une des matrones du trot français, avec deux lignées de descendances que l’on retrouve toujours sur les pistes aujourd’hui. Elle a disparu à l’âge avancé de 27 ans, en 1947 donc.
Aujourd’hui, une course lui rend hommage à Vincennes, le prix Uranie, qui se déroule fin août/début septembre, et qui est un groupe II réservé aux pouliches de 3 ans.

Notre photo est issue du blog http://scipiondugoutier.skyrock.com/.