Et si Gladiateur était le meilleur cheval français de l’histoire des courses ?
29/04/2011
Les courses de chevaux étaient alors prisées par la « haute » société, et Gladiateur appartenait au comte Frédéric de Lagrange, un industriel.
La vie commence mal pour Gladiateur puisque, poulain, il se trouve piétiné. Il en garde des séquelles, mais il prouve rapidement que son patronyme n’est pas usurpé puisqu’il se relève et devient dominateur en courses. Et cela, avec du mérite, car cette carence physique presque initiale lui vaudra toute sa carrière d’être moins entraîné que les autres. En fait, sa pointe de vitesse était particulièrement acérée, mais il ne pouvait endurer un effort trop soutenu et surtout répété.
Dès l’âge de 2 ans, il participe à 5 courses, et les remporte toutes : le voilà qualifié pour se présenter au départ des épreuves les plus prestigieuses. Celles-ci, à l’époque, n’existent pratiquement qu’en Angleterre, Gladiateur franchit donc la Manche à 3 ans. Au cours de la saison, il remporte les 2000 Guinées Stakes (face à 21 adversaires !), puis le Derby Stakes (davantage connu chez nous depuis sous le nom de Derby d’Epsom;). Gladiateur était le tout premier cheval français à gagner l’une et l’autre épreuve. Les Anglais, vexés et impressionnés, le surnommèrent le « vengeur de Waterloo ». En France, à Longchamp, le Grand prix de Paris avait été créée 1863, Gladiateur le remporta en cette année 1865, décidément exceptionnelle pour lui. Les gazettes de l’époque rapportent qu’une foule de 150 000 personnes s’étaient déplacées à l’hippodrome de Longchamp pour applaudir celui qui avait défait les Britishs chez eux ! Gladiateur ne s’arrêta pas là , et paracheva cette année fantastique par une chevauchée qui le fut tout autant dans le Saint-Leger (à nouveau en Angleterre donc). L’histoire des courses retiendra que le tout premier cheval à avoir réalisé la triple couronne 2000 Guinées – Derby d’Epsom – Saint-Leger était français, et s’appelait Gladiateur…
En 1866, à 4 ans, année où il resta invaincu, Gladiateur réalisa un exploit incroyable à Ascot, pour la Gold Cup, devançant son dauphin de… 40 longueurs !
Vous me connaissez, chers lecteurs, j’ai fouiné sur internet pour trouvé le plus de renseignements possibles sur ce cheval. Je ne sais malheureusement rien de sa fin de carrière (est-il resté invaincu ? je ne peux pas répondre), ni de ses qualités d’étalon… En revanche, j’ai trouvé un passage d’un livre écrit en 1867 et signé Henri Rochefort, intitulé « les Français de la décadence », dans lequel l’auteur constate avec une certaine aigreur tout l’intérêt porté par le peuple aux courses de Gladiateur, alors qu’il existait selon lui des sujets plus sérieux. Je vous cite la source :
Et maintenant, sauriez-vous répondre aussi catégoriquement « non » à ma question posée en titre que vous ne l’auriez fait avant la lecture de cet article ?
Notre illustration représente Gladiateur, et est issue du blog