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Actualités hippiques

Le record de 1920 de Man O’War tient toujours !

01/04/2011
image Le record de 1920 de Man O’War tient toujours !


Là, chers amis lecteurs, vous allez trouver que j’ai cherché un peu loin le titulaire de la semaine de notre série consacrée aux chevaux de légende : presque un siècle en arrière. Oui, mais figurez-vous que ce formidable compétiteur que fut Man O’War figure encore aujourd’hui parmi les titulaires des records réalisés en courses ! Et avec un record invraisemblable, datant certes d’une époque où les appareils de mesure pouvaient en manquer, de mesure, mais ô combien révélateur d’une suprématie sans partage : Man O’War remporta une course, les Lawrence Realization Stakes de 1920, avec plus de 100 longueurs d’avance sur le deuxième ! Jamais l’expression « courir tout seul » pour désigner un chaud favori n’aura trouvé plus belle application ! Vous imaginez ce que représenterait un tel écart aujourd’hui ? Si j’osais une petite pique gentille pour le média télévisuel qui retransmet le turf sans supplément de bouquet, dans le cas de la course événement du jour, France3 serait obligé de rendre l’antenne avant l’arrivée du deuxième…

Mais revenons à Man O’War. Ce pur-sang américain, qui ne courut qu’aux Etats-Unis, est né en 1917 dans le Kentucky, élevé par August Belmont avant de passer dans les boxes de Samuel D. Riddle. A 2 ans, Man O’War impressionne dès ses débuts en course, à Belmont Park (du nom du père de son éleveur), en s’imposant de 6 longueurs. Il court ainsi à 10 reprises, s’imposant à chaque fois très facilement, sauf une… Bizarrement, on retient cette défaite, car elle est quelque part amusante et paradoxalement significative de sa domination. Man O’War manque complètement son départ, ayant tourné le dos aux élastiques de départ (pas encore de stalles à l’époque) pendant que ses adversaires prenaient de l’avance. Loin derrière tout le monde, alors qu’il était l’énorme favori à la cote, il va finir en trombe et doubler tout le peloton, à l’exception du vainqueur sur lequel il échoue d’une demi-longueur seulement. Cette course donna lieu à une expression du jargon hippique couramment utilisée alors (je vous avoue que je ne la connaissais pas avant de m’intéresser aux sources de cet article). Ainsi, son vainqueur s’appelait Upset. Et l’expression « gagner à la Upset » signifie ainsi « gagner à la surprise générale ».

Les 11 autres courses que disputa ensuite Man O’War furent conclues par autant de victoires, toujours impressionnantes. Certains bookmakers ne proposaient plus de paris sur le vainqueur, mais sur le nombre de longueurs le séparant du deuxième… Jusqu’à cette course invraisemblable, les Lawrence Realization Stakes. Jusqu’à la veille de la course, il n’y avait qu’un seul engagé, Man O’War, aucun entraîneur ne se risquant à ridiculiser son cheval face au phénomène. Finalement, un deuxième concurrent fut aligné au départ in extremis, un certain Hoodwink. Pourtant précédé d’une bonne réputation, Hoodwink restera donc dans l’histoire de l’hippisme comme le deuxième d’une course ayant terminé le plus loin du premier ! Man O’War réalisa un chrono de 2’40’’80 pour les 2600 mètres, ce qui restera le record de la piste sur la distance… Pour le siècle !

Au-delà de sa carrière de course, Man O’War fut bien sûr prisé en tant qu’étalon. Sa longévité (il vécut 30 ans et mourut donc en 1947) lui permit d’assouvir les intérêts des éleveurs. Parmi ses descendants, on note de nombreux réels champions, dont le plus connu chez nous fut sans doute, plusieurs générations plus tard, Allez France.

Une statue à son effigie orne sa tombe, plusieurs rues portent son nom, de même que des courses. Mais surtout, hommage suprême au champion hors norme, Man O’War fut désigné « meilleur cheval de course du XXe siècle » par le magazine Blood-Horse, lequel a établi un classement des 100 chevaux qui ont marqué l’histoire de l’hippisme au siècle dernier.


Notre photo est issue du site http://animal.discovery.com/tv/jockeys/famous-racehorses/index-11.html.