Barbaro, ou le tragique destin d’une star

L’hippisme est un sport, et ses athlètes ne sont pas à l’abri d’un accident. De même qu’un champion cycliste, fut-il le mieux entraîné, risque toujours la chute, un cheval de course peut s’emmêler les sabots d’une manière telle qu’il chute ou se fracture péniblement… Aujourd’hui, pour notre rubrique consacrée aux chevaux de légende, je veux vous parler de Barbaro, un formidable champion américain, invaincu jusqu’à un accident de course qui lui valut de multiples fracture à une jambe, dont on essaya vainement de la guérir jusqu’à devoir l’euthanasier.
Sa destinée, les efforts accomplis pour tenter de le guérir pendant de longs mois, tout cela a, entre mai 2006 date de l’accident et fin janvier 2007 date où il fut mis fin à ses jours, contribué à un énorme déchainement de passions autour de lui. Les turfistes mais aussi les amoureux des chevaux ou plus généralement des animaux ont suivi une à une toutes les interventions chirurgicales désespérées, ont pleuré avec ses proches ces échecs, et davantage encore sa disparition. De très nombreux hommages ont été rendus à Barbaro. Pour vous qui lisez ce texte en français, je vous conseille cette vidéo : http://www.dailymotion.com/video/xmtol_barbaro_animals et aussi ce blog : http://barbaro.skyrock.com/ (avec quelques fautes d’écriture, mais la passion et l’information sont là). Attention pour les âmes sensibles, vous y trouverez aussi des photos de l’accident, et la jambe totalement à l’envers du champion retourne le cœur. Aux States, le groupe I Sir Barton Stakes a été rebaptisé Barbaro Stakes. Et surtout, des quantités incroyables de fleurs ont été envoyées à son haras après son accident, et des cartes postales ont été éditées à son effigie et ont été largement envoyées, comme un hommage, une participation à son agonie. Une statue de Barbaro trône également à Churchill Downs.
Retour en arrière. Le pur-sang Barbaro est né le 29 avril 2003. De octobre 2005 à mai 2006, il remporte ses 6 premières courses sans coup férir, et des belles, avec plus de 2 300 000 $ de gains. La certitude que Barbaro est un champion vient de sa dernière victoire, le Kentucky Derby 2006, où son jockey Edgar Prado n’eut même pas à sortir la cravache pour le voir s’envoler avec six longueurs et demie sur le deuxième ! Nous étions le 6 mai 2006… Vient ensuite ce funeste 20 mai, le Preakness States. Avec un premier incident, Barbaro force sa stalle et crée un faux départ. Le cheval est récupéré, observé, jugé apte à réintégrer sa stalle et à prendre le second départ, qui doit être le bon. Las ! Quelques mètres après l’ouverture (la bonne cette fois) des stalles, c’est le drame. Le postérieur droit fait soudain un angle à plus de 90 degrés avec le reste de la jambe, le leader de la course passe dernier, ce qui ne lui était jamais arrivé… La suite, vous la connaissez, et pour les détails, je vous invite à cliquer sur les deux liens indiqués plus haut.
La tragédie de Barbaro a touché le public bien au-delà du monde du turf. Les chevaux de légende sont ceux qui marquent les esprits, le plus souvent par leurs performances, mais aussi par leur capacité, fut-elle en l’occurrence bien involontaire, à faire se lever les foules. Le courage présenté par Barbaro tout le temps où sa guérison fut espérée ne pouvait pas laisser indifférent.

Notre photo est issue de la vidéo http://www.dailymotion.com/video/xmtol_barbaro_animals.