Pearl Queen, la symphonie inachevée
25/02/2011
Pearl Queen, je la compare à la symphonie inachevée. Elle a enchanté tous les turfistes qui l’ont suivie, principalement dans son année de 3 ans, en 2006. 14 courses, pour autant de victoires, un compte en banque tel qu’elle pouvait, tant aux gains qu’au niveau des chronomètres réalisés sur la piste, participer au prix d’Amérique dès 2007. Mais son mentor, Thierry Duvaldestin, lui évita un tel risque face à des chevaux très aguerris, alors qu’elle n’avait jamais, ou presque, eu besoin de lutter pour obtenir une victoire.
Lors de ses 14 courses gagnées en 2006, elle a affolé les chronomètres, arrivant régulièrement autour des 1’12’’, réalisant parfois jusqu’à 1’10’’ sur les 500 derniers mètres. Invraisemblable à cet âge ! Et dans ces 14 courses, on compte déjà cinq groupes I, le critérium des Jeunes en début d’année et le critérium des 3 ans, son pendant de fin d’année, et entre-temps le prix de l’Etoile (Nouba du Saptel n’ayant jamais eu l’ombre d’une chance de rattraper ses 50 mètres initiaux de retard, cette course permettant un affrontement entre les tous jeunes et leurs aînés à condition que ceux-ci partent avec ce handicap), le prix Albert Viel, et le championnat européen des 3 ans. Et plusieurs autres courses de groupe (les prix Roquépine, Uranie, ou Queila Gédé).
Sa première défaite va venir en janvier 2007, où Prince d’Espace la devance dans le prix Tonnac-Villeneuve. A partir de là, la belle mécanique commence à se gripper. La formidable championne précoce, bien que préservée par son entourage, commence à montrer des signes avant-coureurs d’une carrière peut-être moins fulgurante qu’à ses débuts. En 2007, elle remporte tout de même plusieurs courses de prestige, le prix Ephrem Houel, le prix de Sélection, ou encore le prix Gaston de Wazières. Mais ses supporters s’inquiètent. Va-t-elle pouvoir aller jusqu’à ce prix d’Amérique que tous lui promettent ? En fait, sa dernière victoire sera acquise à Cherbourg, le 1er novembre 2007. Et quand, « enfin », elle est alignée au départ du prix d’Amérique, en janvier 2008, elle ne termine « que » huitième, très loin du vainqueur Offshore Dream. Sa carrière de course se termine, des problèmes récurrents à l’épiglotte l’empêchent de respirer en course, et elle tire sa révérence le 27 avril 2008.
La « symphonie inachevée » je vous disais, car rarement cheval (ou jument en l’occurrence) n’aura autant attiré l’attention sans finalement parvenir aux courses suprêmes. Comme elle était pétrie de talents, son entourage attend d’elle évidemment, désormais, une progéniture prolixe au haras. Elle a déjà donné naissance à deux produits, un mâle par Love You en 2010 (qui s’appelle A Love You), et tout récemment une femelle par Saxo de Vandel. L’avenir dira si ces choix d’étalons furent les bons !
Notre