Le prix de Paris avait sa chouchoute, Vourasie
18/02/2011Avec la tenue ce dimanche 20 février du prix de Paris 2011, mon choix pour compléter la rubrique dédiée aux «
Vourasie était la demi-sœur du célébrissime Ourasi, par l’étalon Fakir du Vivier. Elle avait donc de qui tenir, et les parieurs suivaient de très près ses performances. Qui plus est son driver attitré, Bernard Oger, « Nanard » pour les intimes mais aussi pour la presse, jouissait d’un réel engouement auprès des turfistes. Vourasie est née en 1987 (soit 7 ans après son demi-frère, ils n’ont bien sûr jamais couru l’un contre l’autre).
Son palmarès est neutre jusqu’à l’âge de 4 ans, où elle obtient un premier accessit intéressant dans le critérium des 4 ans : quatrième. C’est surtout à 5 ans qu’elle dévoile un potentiel supérieur avec une deuxième place, cette fois, dans le critérium des 5 ans. Et en 1993, à 6 ans, elle « débloque » franchement son compteur. D’abord dans le prix d’Amérique, où elle n’est considérée que comme un outsider, elle accroche une troisième place pleine de promesses. Trois semaines plus tard, elle remporte son premier groupe I avec son premier prix de Paris, en prenant au passage sa revanche sur Queen L, qui avait gagné le prix d’Amérique. L’année 1994 la verra passer de très peu à côté de l’exploit dans le prix d’Amérique, il fallut un coup de génie de Jos Verbeeck sur Sea Cove pour lui imposer la deuxième place. En revanche, dès le prix de France sur courte distance, elle s’impose sans coup férir… Ce qui lui vaut un handicap de 25 mètres à surmonter pour le prix de Paris, qu’elle parvient néanmoins à gagner (preuve de sa très grande forme et donnant encore plus de regrets pour le prix d’Amérique). En 1995, le scénario se répète pratiquement : Vourasie échoue à nouveau dans le prix d’Amérique terminant encore deuxième, cette fois derrière Ina Scott, trotteur suédois drivé par la Suédoise Helen Johansson, qui est encore à ce jour l’unique driver femme à avoir gagné un prix d’Amérique. Notre « Poulidor du trot » poursuit sa saison par une nouvelle deuxième place, cette fois dans le prix de France… Enfin, elle remporte « sa » course, et son troisième prix de Paris.
A l’arrivée, son palmarès se résume à un prix de France et trois prix de Paris (ce qui est déjà enviable !), alors qu’elle aurait pu tout aussi bien ajouter trois prix d’Amérique, étant toujours dans le coup dans les années 1993-94-95.
Cette malchance chronique va la poursuivre jusqu’au haras, puisque Vourasie devait décéder des suites d’un accouchement difficile, dès son premier produit, une certaine Kalinette d’Aussy, dont le caractère jugé ingérable la privera de toute carrière de course.
Avec 14 754 650 francs de gains (soit plus de 2 millions d’euros), Vourasie a longtemps été la jument de trot ayant gagné le plus en France.
A noter enfin que le monde du trot rend paradoxalement hommage à cette pure tardive par une course pour jeunes pouliches de 2 ans : le prix Vourasie est en effet un groupe III, une course semi-classique se courant en toute fin d’année pour les meilleures d’entre elles. Elle est le pendant « féminin » du prix Ourasi qui, lui, regroupe les poulains de 2 ans. A noter que c’est principalement avec ces deux courses que les turfistes peuvent faire leur papier pour le critérium des jeunes, réservé aux 3 ans, qui se court en février, et dont l’édition 2011 aura lieu précisément le dimanche 27 février.
Notre photo, montrant Vourasie, circule sur de nombreux sites de la toile, impossible malheureusement d’en retrouver son origine précise et donc son auteur.