Eléazar, l’attentiste à la piscine privée
11/02/2011
Né en 1970, il appartenait à Alec Weisweiller, un « gros » propriétaire. Il a été entraîné et drivé toute sa carrière par Léopold Verroken, un Arrageois (natif d’Arras) aux origines belges qui fut considéré comme l’un des plus grands professionnels du trot de son époque. Eléazar avait aussi de qui tenir, puisque son père était le célébrissime Kerjacques, un étalon particulièrement représentatif du trotteur français.
Eléazar commence sa carrière de course doucement, remportant en 1974 (à 4 ans) le prix de sélection, sa première course d’importance. Mais il faudra attendre 1977 pour qu’il révèle un palmarès plus impressionnant : il remporte cette année-là le prix de France, le critérium de vitesse de la Côte-d’Azur à Cagnes-sur-Mer et l’Elitloppet ! Du lourd non ? Et à 8 ans, en 1978, rebelote, avec à nouveau le prix de France, le prix de Paris, et encore le critérium de vitesse de la Côte-d’Azur. Parallèlement, en Allemagne, il s’adjuge le Grand prix de Bavière. En 1979, on le retrouve à nouveau vainqueur du prix de Paris, mais ce sera tout : très fragile des jambes, Eléazar doit être mis au repos. Sa tactique de course favorite qui l’oblige à « mouliner » dans les derniers mètres l’a-t-elle fragilisé ? Impossible de répondre, mais alors qu’un vétérinaire recommande de l’opérer pour de petites fêlures, Léopold Verroken entreprend de l’immobiliser pendant un mois avec des ballots de paille, pour lui permettre de re-trottiner doucement ensuite. Une piscine est même créée exprès pour lui… Une patience de son entourage qui va payer : fort de ce bain de jouvence, Eléazar retrouve son meilleur niveau au bon moment, et remporte son prix d’Amérique, le seul unique de toute la carrière de 30 ans de pistes de Léopold Verroken, en 1980, à l’âge de 10 ans ! Bon, la vidéo n’est pas d’une grande qualité, mais regardez-la tout de même comme un document :
Autant de victoires de prestige pour un pur attentiste, belle histoire, n’est-ce pas ?
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