Abo Volo était passé par le Bretagne pour conquérir l’Amérique
19/11/2010
Abo Volo est le seul trotteur de la célèbre écurie Viel à avoir remporté le prix d’Amérique, c’était en 1997, pratiquement en fin de carrière (il est né en 1988), alors qu’il avait déjà fait ses preuves auparavant avec un palmarès des plus sérieux comprenant prix d’été, prix de Bretagne donc (et deux fois, en 1993 et 1996), prix d’Europe, prix du Bourbonnais, prix des ducs de Normandie…Et j’en passe, il connut 36 victoires en tout. Son nom apparaît au palmarès de la majorité des plus grandes courses françaises. Pour l’étranger, il s’est essayé en Suède à la célèbre Elitloppet, avec deux jolies places à la clé, en 1994 et 1995 (2e puis 3e), et il a remporté le grand prix de Bavière, à Munich.
Mais au-delà de ce palmarès, Abo Volo a drainé les passions. Avant sa victoire dans le prix d’Amérique, il y a terminé 3e en 1995 et 2e en 1996. Ce jour-là, en 1996, lorsque Coktail Jet l’emporta, certains observateurs se sont demandé si Abo Volo n’avait pas été un peu tassé par un autre concurrent… Incident de course malheureux ? Bien sûr, mais donc Abo Volo saura trouver sa revanche dès l’année suivante, en étant alors âgé de 9 ans. Cette victoire, couronnement donc d’une carrière déjà très bien remplie, est intervenue seulement quelques jours avant la disparition d’Albert Viel, le « patriarche » de l’écurie Viel, qui aura donc eu cette ultime joie. D’autant que Abo Volo l’emporta ce jour-là de fort belle manière, avec Jos Verbeeck au sulky, en tête du début à la fin à la manière des forts, en battant ce qui fut alors le record de l’épreuve, en 1’14’’6.
Malheureusement, le champion ne connut pas une carrière identique au haras, où il fut peu prolifique tant en quantité qu’en qualité. Presque stérile, il eut tout de même quelques poulains, mais aucun n’eut l’ombre de son palmarès.
Abo Volo est décédé en 2007, à l’âge de 19 ans, d’une crise cardiaque : il s’est énervé tout seul alors que des visiteurs, donc inconnus de lui, étaient au haras. Il laisse le souvenir d’un cheval tenace sur les pistes, qui contribua à rehausser sérieusement les performances de ses contemporains : pour battre Abo Volo, il fallait être un champion !
Notre photo est issue de la vidéo du prix d’Amérique 1997 (que l’on trouve ici :