Les sulkys solidaires de ZEturf pour les Varois dévastés

C’était le 15 juin 2010. Des pluies torrentielles s’abattaient sur le Var, déchaînant des dégâts innombrables, et des victimes. Pour plusieurs entraîneurs de trot aussi, la catastrophe présente une addition salée : des chevaux de course meurent, d’autres sont traumatisés – soit physiquement, soit par leur panique –, les installations d’entraînement sont détruites, y compris les rénovations les plus récentes. Je vous avais décrit tout cela dans un article, que l’on peut lire ici : http://www.zegagnant.com/la-catastrophe-du-var-a-devaste-des-ecuries-de-trot/. La direction de ZEturf a bien sûr lu cet article, et aussitôt s’est demandé comment devenir solidaire d’une cause juste, en l’occurrence de participer au retour sur les pistes au plus vite et dans les meilleures conditions des écuries dévastées. Le résultat de cette réflexion s’est vu hier, 17 novembre 2010, sur l’hippodrome de Marseille Borély. J’y étais, je vous raconte.
C’est ainsi que trois sulkys, plus différentes pièces de matériel, ont été remis (pour être franc, ils ont été livrés à domicile, il n’y avait pas de remise « officielle » hier) aux écuries Guelpa, Cormy, Le Vexier et Sorel, soient celles ayant subi le plus de dégâts. J’ai donc accompagné hier Benjamin Lion, de ZEturf, venu expliquer aux uns et aux autres le sens de la démarche. Son discours : « Notre intention est d’aider au mieux la filière hippique. Nous avons pensé qu’en offrant du matériel et notamment des sulkys, nous collions au plus près besoins de ceux qui avaient besoin de solidarité. » Une solidarité appréciée, s’ajoutant à une aide du syndicat des entraîneurs, ainsi qu’à de nombreux gestes individuels « venus de petits », précise Jean-Christophe Sorel. Car après la catastrophe, pour lui, ce fut le « redémarrage à zéro, sans marge, mais avec des espoirs, il fallait du mental, mais nous sommes toujours là »…
Junior Guelpa, de son côté, insistait sur la chance de l’écurie familiale « de n’avoir eu que des dégâts matériels, sans perte, même s’il faut y ajouter d’un point de vue économique la fin de carrière de plusieurs chevaux, incapables de recourir, soit physiquement, soit moralement ». Lui et les siens avaient dû être évacués par hélicoptère devant la crue invraisemblable d’un cours d’eau tout proche… Tous leurs équipements ont donc été lourdement endommagés ou détruits et « nous avons pu alors apprécier la solidarité de la grande famille du trot, oubliant les rivalités des pistes, et même de celle du galop qui a su aussi se manifester en cette occasion », conclut Junior Guelpa.
Quant à Julien Sébastien Cormy, s’il déplorait d’avoir « perdu deux chevaux de qualité », il appréciait aussi d’avoir été « accueilli par l’hippodrome de Cagnes, ce qui nous a permis de retravailler très vite et de ne pas perdre le meeting d’été », durant lequel quelques bons résultats ont redonné du moral à l’écurie. « Plusieurs chevaux ne s’en sont pas remis », raconte-t-il encore, tout en ajoutant une anecdote cette fois savoureuse et positive : « Le sinistre a eu lieu le mardi 15 juin. Or j’avais préparé spécifiquement un cheval pour le samedi suivant, depuis plus d’un mois. Ce cheval a failli mourir dans les inondations, il était submergé d’eau jusqu’à l’encolure, il a été sauvé d’extrême justesse par Régis (Ndlr : Le Vexier). Grâce aux entraînements à Cagnes, et avec l’accord du vétérinaire, j’ai essayé de le courir quand même le fameux samedi… Et il a gagné ! Redonnant du même coup du tonus à tout le monde. » Le nom de ce valeureux ? Neptune Carisaie, qui plus est à nouveau vainqueur 15 jours plus tard. N’est-ce pas une belle histoire au milieu de tous ces malheurs ?

Notre photo : Junior Guelpa et Benjamin Lion (ZEturf), en pleine discussion sur l’hippodrome de Marseille Borély.