Grand Prix de Paris 2025 : Leffard offre un sacre chargé d'émotion à Jean-Claude Rouget et vise l'Arc

Au terme d'une arrivée haletante sur l'hippodrome de ParisLongchamp, le poulain français Leffard a offert un succès mémorable à son entraîneur, Jean-Claude Rouget, en s'adjugeant le Cygames – Grand Prix de Paris (Groupe 1). Devant près de 10 000 spectateurs, le fils de Le Havre, monté de main de maître par Cristian Demuro, a déployé une accélération finale impressionnante en pleine piste pour venir coiffer sur le poteau le visiteur irlandais Trinity College. Cette victoire, acquise d'une courte tête, lui ouvre directement les portes du prestigieux Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Groupe 1), qui se tiendra le 5 octobre prochain.

Ce triomphe avait une saveur toute particulière pour Jean-Claude Rouget. De retour sur les hippodromes, après une année qu'il a lui-même qualifiée de « très compliquée », l'entraîneur palois n'a pu retenir ses larmes au passage du poteau. Une émotion poignante, symbole d'un juste retour des choses pour celui qui a toujours cru au potentiel de Leffard. « Sans mon équipe, j’aurais arrêté », a confié un Rouget visiblement touché, rendant un hommage appuyé à son assistant Jean-René Dubosc et à tout son personnel. Cette victoire est aussi celle de ses propriétaires historiques, Gérard Augustin-Normand, pour qui Leffard est un digne successeur de son champion Le Havre, et Antonio Caro. Après une performance en demi-teinte dans le Prix du Jockey Club (Groupe 1), la décision de supplémenter le poulain pour cette épreuve s'est avérée payante, validée par un travail matinal éblouissant.

Pour le jockey italien Cristian Demuro, qui considère Jean-Claude Rouget comme une « figure paternelle », la joie était immense de partager ce grand moment. Il s'agit de son troisième succès dans l'épreuve, tout comme pour l'entraîneur qui avait déjà sellé victorieusement Millkom (1994) et Behkabad (2010). Désormais qualifié d'office grâce au système des « Arc Races », Leffard, élevé dans l'Orne au Haras du Cadran, a un programme tout tracé. « Il a toutes les qualités requises pour courir l’Arc. Il devrait aller sur le Qatar Prix Niel (Groupe 1) et sur l’Arc ensuite », a confirmé son mentor. Le podium de ce Grand Prix de Paris (Groupe 1) est complété par New Ground, entraîné à Chantilly par Henri-François Devin, qui a montré du caractère malgré un parcours peu favorable. La route vers la plus belle course du monde est désormais ouverte pour Leffard, porte-étendard d'une écurie qui a prouvé, une fois de plus, sa formidable capacité de résilience.

Le « film » du Grand Prix de Paris

Monté par un Cristian Demuro des grands jours, le protégé de Jean-Claude Rouget a d'abord patienté en troisième ligne à la corde pendant que Frankly Good Cen menait la danse. À l'entrée de la ligne droite, Trinity College, sous la poigne de Ryan Moore, a placé une accélération fulgurante, semblant filer vers la gloire. Mais c'était sans compter sur la ténacité et la classe de Leffard. Moins vif au démarrage, il a enclenché une poursuite implacable, refaisant son retard mètre après mètre. Les 150 derniers mètres ont donné lieu à une lutte épique, un duel magnifique où Leffard a finalement terrassé son rival aux abords du poteau. Cette victoire, acquise avec brio, marque le retour de l'écurie Rouget au sommet dans ce prestigieux classique estival.

Trinity College, représentant du redoutable entraîneur Aidan O'Brien, a dû se contenter d'une remarquable deuxième place après une défense héroïque. Sa performance confirme la supériorité de la ligne du Prix du Jockey-Club (Groupe 1) sur celle du Derby d'Epsom (Groupe 1). Loin derrière ce duo de titans, New Ground a conclu son parcours par une encourageante troisième place, dominant Uther pour le podium. L'animateur Frankly Good Cen a logiquement cédé après avoir assumé le poids de la course, tandis que Surabad, malgré son statut de second favori, n'a jamais été en mesure de jouer un rôle.